Vu cet AM, un First 27,7 arrive tranquillement près de nous. Je ne vois aucune ancre sur le davier. Nous nous demandons comment le type va faire pour mouiller...... Simplissime mais efficace
Le type avait son ancre près de lui à l'arrière, il a mouiller tranquillement, attendu que son ancre soit bien accrochée et il a ramené son bout à l'avant Cela lui a permis de rester tranquillement dans son cockpit, près de sa barre pour effectuer toute la manoeuvre
Cela semble idéal, mais je me demande comment faire avec ma chaîne de huit et comment passer ma seize KG derrière les balcons et haubans... si de utilisateurs de "GROS" voiliers ont des idées, on prend... (Yvon, tu n'es donc pas concerné... )
Yvon est actuellement au mouillage à Gruissan avec Koala sous une jolie tramontane qui s'est levée ce matin. Il n'a sans doute pas le temps de répliquer !
Pour en revenir à la méthode observée, elle est certainement très bonne pour un petit bateau ou pour une ligne de mouillage secondaire essentiellement textile. Mais comme le fait remarquer Raynald, avec une ancre de 16 kg et de la chaîne de 8, voir de 10, ça doit être nettement moins facile
Mais moi aussi je mouille en solitaire même quand on est deux !
1) Lorsque j'approche du mouillage en eaux déjà calmes, je réduis ma vitesse, sous pilote, je, (ou mon second), vais larguer la cravate/sécurité qui maintient l'ancre dans le davier. (elle tient toute seule et le guindeau bloque la chaine ... mais ceinture et bretelles !) 2) De retour à la timonerie j’enclenche les deux disjoncteurs qui commandent le circuit du guindeau. Je coupe le pilote et choisi la position de mouillage, je tente de dire bonjour à mes futurs voisins, généralement ils tournent le dos et font semblant de ne pas voir. 3) Avec le bouton montée/descente au tableau de bord je mouille l'ancre et une longueur de chaine raisonnable (jamais moins de 20m) et je fais tête. J'envoie encore 10 mètres de chaine et refais tête. 4) Mon second veut absolument se rendre utile, comme je n'ai pas de compteur de chaine, elle se rend à l'avant muni d'un talkie-walkie. Elle m'indique les marques sur la chaine et nous ajustons. On peut aussi ajuster grâce aux commandes du guindeau sur le pont avant. Les talkies évitent de gueuler comme des malades ou de faire des gestes bizarres car on entend quasi rien du pont AV à la timonerie, autrement on croit qu'on est en scène de ménage! 5) Nous crochons la patte d'oie sur la chaine, elle est frappée sur les gros taquets d'amarrage AV, et évite de tirer sur le guindeau. 6)Nous regagnons la timonerie ou le pont AR, les moteurs sont coupés, mon second / maitre coq descend au frigo chercher une bouteille de rosé bien frais et nous surveillons quelques temps le mouillage. Nous saluons nous voisins qui là répondent si on ne leur a pas marché sur leur chaine.
Voilà, c'était l'occasion de raconter sous forme un peu humoristique, car la manipulation de la Kobra de 35 Kg et de la chaîne de 12 rendrait le mouillage à partir du cockpit plutôt hasardeux avec nombreux bobos mimines !!
Mais sur un bateau de taille adapté c'est sans doute une bonne solution.
Henri, c'est ce que je fais aussi de temps en temps et ça surprend les gens à côté... Ils me voient arriver vent arrière ou au portant, jeter l'ancre à l'arrière et voient le bateau faire un joli demi-tour qui le freine et fait crocher la Brittany de 16 kg. Et hop, c'est fini, j'ajuste ma longueur de mouillage avec le sondeur et la calculette. Et je fais des bras d'honneur déguisés en salut aux voisins... Parce que ceux qui me tournent le dos lorsque tu arrive au mouillage, j'appelle ça des faux cul qui ne bougeront pas le petit doigt si tu as besoin d'aide... J'ai poussé le vice jusqu'à sortir du cockpit à poil parce qu'il faisait très chaud. Ben curieusement, ces bourgeois rentrent à l'ombre, bien au chaud... Je comprends pas... ;-) Moi, provoc' ?
Il me semble que Moitessier préconisait cette méthode de mouillage (j'ai oublié dans quel livre...) et il soulignait l'avantage de ne pas avoir le poids de l'ancre à l'avant du bateau. Ce n'est évidemment pas facile sur un bateau de taille moyenne ou plus, sauf à prévoir un dispositif permanent: à voir si on navigue le plus souvent en solo. Il est vrai que le guindeau électrique commandé du poste de barre est LA solution, tout est affire de choix...
Je ne sais pas pour Moitessier, n'ayant pas lu tous ses livres, mais Bardiaux parle de ce système et dit l'utiliser lorsqu'il navigue en côtier.
En ce qui nous concerne, j'utilise une méthode voisine de celle de Sacha, mais en étant à l'avant aux commandes du guindeau avec mon épouse est à la barre et nous communiquons par signes.
Lorsque je mouille en solo, quand l'équipage dort, je prépare le mouillage tandis que nous sommes sous pilote à petite vitesse en direction de la zone choisie. Je reviens ensuite à la barre pour aller à l'emplacement exact, il n'y a plus qu'à stopper, aller à l'avant et laisser descendre l'ancre lorsque le bateau s'arrête.
Dans un cas comme dans l'autre, je mouille d'abord environ une fois et demi le fond, en attendant que le bateau cule tout seul, afin de tendre la chaîne et planter l'ancre. Puis je laisse filer ensuite la chaîne, à la demande, jusqu'à 4 à 5 fois la profondeur plus le franc-bord, je croche alors la main de fer avec son cordage amarré sur un taquet et donne du mou entre elle et le guindeau, afin que la traction ne se fasse que sur le taquet.
Lorsque le vent est fort et/ou la profondeur importante, j'utilise de préférence le débrayage manuel du barbotin, afin que la chaîne file plus vite. Le contrôle se faisant avec le frein du dit barbotin et le pied, chaussé ou botté .
Il n'y a plus qu'à stopper le moteur, détendre le pataras, remonter la barre pour dégager le cockpit, noter le livre de bord, installer la boule de mouillage et savourer le plaisir du lieu, avec l'apéro selon l'heure d'arrivée.
En cas de vent fort ou de fonds incertains, il est prudent de prendre quelques alignements afin d'être certain que le bateau ne dérape pas, mais cela ne m'est jamais arrivé, surtout depuis que j'utilise la Kobra.
Tu "détends" le pataras. Bien, j'ouvre des yeux admiratifs, car je n'ai pas de réglage de pataras hormis un ridoir réglé une fois pour toute. C'est grave, docteur ou est-ce parce que j'ai un petit bateau ? Phil ignare
Le gréeur (Véga-Voiles) m'avait conseillé de ne pas laisser le gréement sous tension après navigation; je détends donc le pataras, ce qui est facile avec le ridoir ad hoc.
Ceci dit, je ne pense pas que ce soit essentiel et que ceux qui ne le font pas, courent de grands risques. Tu dois, mon cher Phil, pouvoir dormir sur tes deux oreilles....si ton mouillage est bon !!!