Bonjour,
Tout n'est pas aussi simple. Les peintures antifouling sont composées d'un grand nombre de produits. On peut d'ailleurs trouver leur composition dans les fiches de données sécurité sur le site : https://simmbad.fr/public/servlet/produitList.html On constate que la quasi-totalité des produits est composé des mêmes ingrédients mais en proportions variables.
Exemple (% en poids) :
Oxyde de cuivre, 10 à 50 % Oxyde de zinc, 1 à 25 % Dioxyde de titane, 205 à 10 % Thiocyanate de cuivre 2,5 à 25 % Cuivre métallique, 0,5 à 25 %
Et bien d'autres...
Il est bien évident que les proportions de biocides variant, leur efficacité peut varier dans de fortes proportions en fonction de leur composition et du milieu dans lequel se trouve le bateau. Un test sur différents antifoulings a été fait en 2001 et en condition réelle par l'Association des plaisanciers du port de Vannes et c'est assez parlant. Voir à l'adresse suivante : ..../tests-eau-salee-antifoulings-2001.pdf
Ce qui est vrai, c'est que les antifoulings font l'objet d'une AMM, autorisation de mise sur le marché, et d'ailleurs certains composants comme les TBT (Tributylétain), utilisés jadis ont été limités dès 1981, puis interdits. En 1982, la France est le premier pays à interdire l'emploi des TBT sur les bateaux, mais uniquement pour les coques de moins de 25 m de long. En novembre 1999, une résolution de l’OMI (A.895) a été proposée et adoptée le 5 octobre 2001, interdisant les peintures antifouling à base d’étain à compter du 1er janvier 2003. Leur présence sur la coque d’un navire sera interdite dès 2008. Après la France, et avant l'interdiction par l'OMI, les TBT ont été partiellement ou totalement interdits dans les antifoulings au Royaume-Uni(1987), aux États-Unis (1988), en Nouvelle-Zélande (1988), Australie (1989) et Norvège (1989) ainsi que dans d'autres pays, les Pays-Bas doivent probablement faire partie de ceux-là.
On constate également que la composition a évolué au cours du temps. Alors que dans la années 1970-2000 les biocides principaux étaient le cuivre et le Tributylétain (TBT), la disparition du TBT a conduit à une augmentation progressive des concentrations en cuivre et en zinc, mais aussi à l'émergence et à l'utilisation croissante d'autres biocides comme Durion, Irganol 1051, Chlorothalonil, Seanine, Dichlorofluanid dont certains semblent être (très) cancérigènes.
D'autres restrictions locales existent pour l'utilisation de l'Irganol et de Durion (Royaume Unis, Pays-Bas, Danemark) et aussi des seuils de libération de cuivre (Canada, Californie, Suède, Danemark, Hollande).
Alors pour répondre à tes remarques :
L'ajout de cuivre sous une forme ou une autre (du sulfate dans mon message) ne peut qu'améliorer l'efficacité de l'antifouling bien que je n'en ai pas la certitude, n'ayant pas fait d'essais comparatifs, Oui, les antifoulings sont des saloperies nuisibles à la santé humaine et à la faune et la flore. Et je te rejoins, il s'agit d'une réelle pollution. Oui, la modification de la composition d'un antifouling qui a reçu une AMM peut avoir des conséquences car sa composition n'est plus officiellement acceptée. Mais l'ajout d'un peu plus de cuivre va dans le sens de l'histoire et ne me semble pas être une augmentation significative de la toxicité au regard de toutes les autres substances beaucoup plus toxiques pour l'homme et qui sont utilisées dans la composition des antifoulings modernes. Quant-aux analyses par contact pratiquées aux Pays-Bas, si tu as plus d'infos je suis intéressé de savoir ce qu'ils analysent (éléments, qualitative ou quantitative) et avec quel type d'appareil (marque/modèle). Je n'ai pas l'intention de naviguer dans ces parages mais c'est plutôt par curiosité intellectuelle.
Bien amicalement.
JPM |