Le mode opératoire est fondé sur le fait que l'on peut sans risque enlever UN hauban latéral (sur les quatre d'un même côté) sans prendre de risque, et que l'on peut enlever le pataras ou l'étai (pas les deux ensembles!) en les remplaçant par une drisse, ou un étai largable.
Donc, sur un bateau normal (un sloop) tu as généralement 4*2 haubans latéraux (un galhauban, un hauban intermédiaire, un bas-hauban avant, un bas-hauban arrière), un pataras, un étai. L'étai avec enrouleur nécessite un mode opératoire particulier (pose d'un Norseman ou d'un Stalock après avoir enfiler les tubes), je n'en parle pas ici.
Tu commences par mollir légèrement tous les haubans et le pataras. Disons deux tours sur chaque ridoir, c'est pour éviter que le mat ne gondole trop lors des opérations suivantes. Tu démontes ensuite tour à tour chacun de ces gréements : les quatre haubans d'un côté et le pataras. Tu te mets sur un ponton ou un quai où on ne t'embète pas. Tu grées un point fixe sur une bitte d'amarrage pour fixer l'extrémité de ton hauban. Tu le tends avec un brédindin (un bête palan fait l'affaire, mais j'aime bien le mot brédindin), pas la peine de tirer fort, le but est seulement que le hauban mesuré soit bien une ligne droite.
Tu mesures alors du centre de l'oeil à l'autre centre ou au croisement du T, tu notes ta mesure et le numéro de la pièce mesurée. Tu la remets en place avant de descendre la pièce suivante.
Donc tu fais dix fois la gymnastique de montée au mat : cinq pour les descentes et cinq pour les remontées. (+2 si tu fais aussi l'étai). Oui, je sais, c'est pas vrai, on peut démonter un hauban quand on remonte le précédent...
Après ça, tu vas sur le site d'un fournisseur (en France je connais ACMO et FIPS, liens ci-dessous), tu passes commande et tu réceptionnes ton colis huit jours plus tard en Europe.
Et là, Oh bonheur suprème, tu vas te faire 18 montées au mat, 20 avec l'étai !! (Là il faut bien changer les 8 haubans... mais la remarque précédente s'applique...)
C'est t-y pas beau de faire ainsi du sport à nos ages mon bon Monsieur
Soyons honnête : sur mon canote actuel j'ai des échelons de mat, le copain qui va m'assurer lors des grimpettes n'aura pas à tirer sur le winch...
Il y a quelques décennies (disons à l'époque où Gutelle publiait la première édition de son Voiles et Gréements) , tout le monde changeait son gréement lui-même en utilisant du cable galva et des embouts Norseman, voire des serres-cables pour les moins fortunés. C'est passé de mode (sauf chez les babas cools avec voilier en acier style années 70) , ça revient moins cher d'acheter du tout-fait prémonté à la presse. En plus les grands fournisseurs font un test de traction sur les gréements montés qu'ils vendent et te les garantissent.
Mais au prix de la main d'oeuvre, certains dont je suis préfèrent faire les opérations de démontage - montage eux-mêmes.
Pour régler la tension du gréement tout neuf, on peut utiliser la méthode du double-décimétre proposée par SELDEN dans un petit bouquin qu'ils offrent à tous leurs clients, et qui est dispo en ligne en pdf. Le titre est "Instructions et conseils pour le mâtage et les réglages de votre mât Selden". Ca s'applique bien évidemment aux mats de toutes marques.
Si quelqu'un le veut et ne le trouve pas, je peux l'envoyer par mail.
Alain sur ENIDE
Fournisseurs de gréements sur mesure pré-montés :
ACMO : http://www.acmo.fr/nautisme/nautisme.htm
FIPS : http://www.accastillage-fips.fr/index.html