En 1997, nous étions mouillés, par 5 mètres de fond affourché avec deux ancres, au Cap Taillat, sous un bon coup de mistral F8.
"Tandis que nous achevons de dîner et que la nuit est bien tombée, je vois arriver un petit voilier, qui se dirige vers notre mouillage. Contrairement aux habitudes, il ne mouille pas contre nous, mais contre la falaise sous notre bâbord, pas loin de la goélette. Je trouve qu'il prend des risques, car le vent à viré au Nord et porte maintenant vers les cailloux.
En tous cas au moins avec celui là nous serons tranquilles. Si j'avais su !!
Minuit sonne au clocher du village... Alors que nous sommes tous couchés et plus ou moins endormis, nous entendons un bruit de moteur et un choc contre la coque à tribord. Xavier gicle du carré et bondit sur le pont, à temps pour parer un nouveau choc du petit voilier en question. C'est un Evasion 25, . "Puis-je m'amarrer à couple de votre bateau ?" demande le skipper. "Certainement pas ! " rétorque Xavier, revenu de sa surprise, car Eole souffle à pleins poumons "Nous ne sommes pas au port, il faut aller vous mouiller un peu plus loin !" - "Je suis déjà mouillé" répond l'agresseur en relançant sa machine pour s'éloigner.
La suite coule de source, une de ses ancres engage le câblot de la Britany et le bateau se retrouve derechef contre notre coque. "Mais enfin vous ne pouviez pas mouiller plus loin" le tance vertement le capitaine de KOALA, vraiment pas content. "J'étais plus loin mais les ancres ont dérapées. Maintenant je ne sais plus que faire" répond le malheureux. Evidement ça change tout, il est dans la panade et il nous faut l'aider, d'autant que les rafales sont de plus en plus vicieuses. Tout seul il ne pourra pas s'en sortir.
Sur ce bateau, ils ne sont que deux et c'est un peu, voir beaucoup, le cirque. L'avant est encombré par une annexe de bonne taille posée en travers en débordant largement de part et d'autre et les taquets se trouvent hors de portée de l'équipage ; heureusement il y a un bon moteur.
Sur KOALA, toute la troupe des anciens est sur le pont et en opération. Nous tenons le bateau à couple et passons un cordage à l'équipière voisine, qui après un véritable parcours du combattant arrive à l'amarrer à l'étrave. Ils se retrouvent alors à 15 mètres derrière nous et nous pouvons nous occuper de l'ancre, qui est prise dans notre mouillage.
En tirant au guindeau, nous arrivons à tendre notre cordage et, non sans mal, ramener à l'étrave l'ancre fautive, une Fortress. Elle a bien abîmé le cordage, mais ce n'est pas le moment de faire un constat à l'amiable ! . Je la passe aussitôt sur l'arrière, avant de la renvoyer le plus loin possible.
Nous demandons alors au skipper d'allonger son autre mouillage à au moins 35 mètres, puis de larguer le cordage qui le tient sur KOALA. Ceci fait, le bateau est mouillé environ 20 mètres derrière nous et cette fois ça tient.
Dans le carré je trouve Anne hilare : "Tu as vu le nom de ce bateau ?" - " Euh non ! " - " Il s'appelle... INAPTE..." Sans commentaires !
Il y a une suite, mais avant c'est aux suivants à donner leurs gags.
Amitiés