Je suis allé ce midi manger quelques huîtres et une brasucade chez Tarbouriech à Bouzigues.
C’est un parqueur qui élève ses huîtres en leur faisant croire qu’il y a des marées en Méditerranée.
Il lève ses cordes et les replonge dans l’eau par cycles de 6 heures.
Du coup, les huîtres renforcent leur muscle pour résister au soleil, elles sont charnues et peu salées, et leur goût est totalement différent de celui des huîtres de Bouzigues, qui sont maigres et salées.
Dans une dégustation à l’aveugle, tu jures des huîtres d’océan, avec un arrière goût de noisette pas désagréable…
C’est un coin sympa, tu es au bord de l’étang sur une terrasse dans l’axe d’un ancien portique de levage de sapinou avec la vue sur le mont Saint Clair et les parcs.
C’est bien abrité de la Tramontane qui envoyait quelques rafales au dessus des vingt cinq nœuds.
Sur les 13h50, un joli voilier ancien d’une dizaine de mètres, blanc, gréé en sloop avec de bons élancements arrive doucement au moteur et vient mouiller à une cinquantaine de mètres du bord.
L’équipage de quatre hommes embarque dans l’annexe, et vient débarquer au ponton du restau.
Le temps du trajet, je remarque que le voilier est venu en travers du vent, et semble s’éloigner vers les parcs.
Les gars débarquent, sont accueillis par le serveur et se dirigent vers la table qui leur était réservée.
Sans un regard en arrière.
Comme ils passent près de ma table, je leur dis que j’ai l’impression que leur bateau chasse.
Ils regardent, et effectivement, le bateau en travers du vent dérive vers les parcs .
Les deux plus jeunes retournent à l’annexe, l’un la détache pendant que l’autre démarre le moteur… qui refuse tout service. Encore un coup à Murphy…
L’annexe part en dérive pendant qu’un des gars se muscle le bras droit avec le lanceur, le moteur, lui, reste muet.
Je remarque qu’il n’y a pas de rames sur l’annexe.
L’annexe poussée par la Tramontane qui a un peu fraîchi dérive assez vite vers l’Est Sud-Est, je me dis qu’à cette allure, elle va atterrir à Bouzigues dans une petite demi-heure. Un des gars a enlevé le capot moteur pendant que l’autre s’escrime sur le lanceur sans résultat.
Pendant ce temps, le voilier est allé se scotcher sur les parcs.
Quand même, le moteur de l’annexe a fini par démarrer, et elle se dirige vers le voilier.
Une barque est sortie de chez le parqueur d’à côté et a mis le cap sur le voilier qui s’est immobilisé contre les piliers d’un parc.
Ils arrivent en même temps sur le voilier. Un bout frappé sur l’arrière, et la barque tire le voilier hors des parcs pendant que je tape le code de ma carte bleue.
Je n’ai pas vu ce qui s’est passé ensuite, si le voilier a mouillé ou s’il est reparti.
Mais quand même, sur les quatre hommes d’équipage, deux étaient assez jeunes, mais les deux autres étaient dans la soixantaine bien tassée, pas vraiment des perdreaux de l’année.
Ce qui ne les a pas empêchés d’accumuler les erreurs.
Allez, j’y vais de ma critique.
- 1/ Ils n’ont pas attendu que l’ancre ait bien croché, le bateau ne faisait pas tête franchement quand ils ont embarqué dans l’annexe. Normalement, on attend que le bateau vienne face au vent et on contrôle sur un alignement à terre pendant quelques minutes que rien ne bouge.
- 2/ Au moins en débarquant, on regarde si tout va bien côté bateau…
- 3/ On ne détache pas une embarcation avant que le moteur ait démarré.
- 4/ Les rames doivent être à poste sur une annexe.
Cela fait quand même une belle accumulation de gaffes.
Bon, là, ça s’est somme toutes bien passé, mais ça aurait pu plus mal finir.
J’espère que cette expérience leur sera profitable pour leurs futurs mouillages.
Mais quand même, c’est vrai que le sens marin se perd… Ou ne s’acquiert plus, au choix …
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