Un copain part aux Baléares la semaine prochaine.
Il a une check list digne d’un Airbus A380. Pour ne pas être pris au dépourvu…
Et dans la liste, il y a le test du moteur de l’annexe.
C’est un vieux Suzuki deux temps DT2.2, qui n’est pas très puissant mais qui a l’avantage de peser une plume.
Le moteur hélice démontée dans une poubelle pleine d’eau peine un peu à démarrer, mais finit par tourner rond après 10mn. On en profite pour affiner les réglages, richesse et ralenti.
Là, il a un bon ralenti, il monte bien en régime, pas de trous à l’accélération. Faudra quand même voir sur l’annexe en charge, mais bon, pas de raison que ça fonctionne mal.
On sort le moteur de la poubelle, et là, hurlement de douleur, l’emplacement pour la main sur l’arrière de la tête motrice est brûlant.
Il faut dire que la pièce métallique moulée pour cet usage fait partie de la culasse.
J’avais pourtant vu un brouillard d’eau sortir des deux trous sur le fût, et, un peu dubitatif devant la faiblesse de l’écoulement, questionné le copain qui à priori n’avait jamais vu mieux à ce niveau.
Bon.
Démontage du couvercle de la pompe, l’impeller a l’air en état, mais va savoir… On le remplace.
On refait un essai, ça ne coule pas mieux et ça chauffe autant.
Là, problème…
Bon, ben, pas le choix, on démonte.
D’abord on sépare la tête motrice du fût, là, ça va à peu près, un peu de concrétions, mais rien de rédhibitoire.
On démonte la culasse, qui est bien collée. J’ai un maillet caoutchouc de carreleur qui nous aide bien à la décoller sans faire de dégâts.
La gouttière dans la culasse et les trous de circulation d'eau entre la culasse et le bloc sont complètement bouchés, et tu voudrais que ça refroidisse toi ?
C’est impressionnant, mais rien dont ne puisse venir à bout un litre de vinaigre blanc et un bon tournevis associé à un couteau et une brosse à dents usagée pour la finition.
Commande du joint d’embase et du joint de culasse, délai 48h respecté. Pour environ 70€.
On remonte, d’abord la tête motrice sur le fût, puis la culasse.
Je me dis que quand même pour faire un boulot sérieux, une clé dynamométrique s’impose.
Je n’en ai pas, mais mon voisin venu en curieux et avec l’espoir d’un apéro à la fin de l’opération nous propose la sienne. C’est apparemment un premier prix, Lidl sûrement, voire FoirFouille. Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche, hein?
On galère un peu pour trouver le réglage sur 1Nm, la préconisation est entre 0.8 et 1.2, on prend la moyenne. Ce sont des boulons Ø 6. Il y a du jeu dans la bague et ce n’est pas évident d’interpréter les graduations gravées.
Je me gratte un peu le crâne, mais le copain s’énerve, il cale le réglage et on y va.
Les quatre boulons sont serrés au couple de consigne, la clé déclenche, à priori ça le fait, sauf que je trouve que l’effort fourni me semble un peu excessif pour ce couple.
Mais bon, les impressions…
On remet le moteur dans la poubelle, il démarre sur la compression, le ralenti est toujours bon, et il accélère bien.
Sauf qu'après quelques minutes, je vois des gouttes couler de la tête motrice, et le moteur se met à ratatouiller.
En y regardant de plus près, il y a une fuite par le joint de culasse sur la gauche, de l’eau et des bulles…
Et la tête du boulon du bas qui vibre.
Je me dis qu’on a dû oublier de le serrer, mais quelle bande de nuls on fait !
Mais en essayant de le visser, il me reste à la main.
Cassé net.
Belle manœuvre !
Ben ya plus qu’à.
Redémontage des trois autres boulons, on ressort la culasse, le boulon est cassé à ras du bloc .
Mes forets étant pratiquement neufs, pas de problème pour percer le boulon cassé, qui est fait en on ne sait pas quoi mais heureusement pas en inox.
D’abord un coup de pointeau, bien au centre, puis on perce à 2, puis 2.5, puis 3, puis 3.5.
L’extracteur monté dans la perceuse réglée pour tourner en sens inverse des aiguilles d'une montre nous sort ce qui reste du boulon en rigolant. Faut dire qu’on a tout noyé au WD40 pendant toute l’opération.
Il ne reste qu’à retourner chez le mécano commander un nouveau joint de culasse et les quatre boulons, ( les trois autres ont dû aussi souffrir ) reçus deux jours après. Le gars au comptoir nous a quand même regardés bizarrement...
Mais ce coup ci, on a remonté avec la clé de mon fils, un outil pro, que j’aurais dû aller chercher d’entrée.
Je ne suis plus assez souple pour me mordre les alibofis, mais j'y ai pensé...
Essai: l’eau sort en jet des trous sur le fût, et ¼ d’heure après, la culasse est à peine tiède, tout va bien.
Fin du coup.
Moralité :
Ne jamais ni acheter ni utiliser des outils à vil prix, ça coûte cher à l’arrivée... Là, 35€ de plus et surtout deux jours perdus.
On ne s’en sort quand même pas si mal.
J’ai fait des photos de la première inter, mais pas de la deuxième, la honte nous étant montée au front et du coup, on a eu plus envie d’oublier que d’immortaliser…