Le Bar Du Port

Vaste question!
Cà dépend d'abord de la direction du vent et des vagues.
Le cas général c'est au près avec du vent et la mer du vent de face.
La technique de Tabarly peut s'envisager avec un bateau lourd, ancien, aux extrémités fines avec de grands élancements jusqu'à une certaine taille de vagues.
Les bateaux modernes avec peu d'élancements et une carène plate en avant de la quille vont taper rapidement.
Si on a confiance en son bateau on peut continuer sous pilote en laissant taper. C'est la méthode violente. j'ai fait ça au près océanique pendant 23 jours. Il faut être en mesure de le supporter.
Sur mon unité j'essaie de limiter les chocs qui sont parfois très violents quand on tombe dans le creux d'une vague bien abrupte. Alors il faut prendre la barre et essayer de lire la mer pour trouver le chemin le moins chaotique.
C'est à dire zigzaguer légèrement pour éviter les vagues les plus abruptes. Une autre chose, pour éviter de retomber en tapant dans le creux de la vague j' essaye d'abattre au sommet de la vague pour coller a la mer pendant la descente.
De toutes façons en Méditerranée, surtout par Tramontane ou Mistral, la mer est très courte et il est illusoire de penser qu'au près on ne va pas taper.
On peut franchir quelques vagues adroitement, mais il en arrive toujours une ou on va taper copieusement, le bateau ralentit et il faut relancer pour retrouver sa vitesse.
Reste le problème de la nuit, là surtout quand il n'y a pas de lune, il faut bien accepter les chocs.
Si ils deviennent trop violents, une seule solution, ralentir le bateau.
Et au delà, il nous reste la cape.
Au portant c'est un autre problème.
Amitiés

Assez d'accord avec Chacha3 et particulièrement sur ce point :
" il faut prendre la barre et essayer de lire la mer pour trouver le chemin le moins chaotique"

Chaque bateau ayant un comportement à la vague différent par mer formée il faut surtout bien connaitre ses réactions et essayer de les anticiper.

Pour moi deux versions
La première quand je suis avec ma femme ou avec mon petit fils (compétiteur dans l'âme), c'est la ligne droite qui prime.
La seconde quand j'ai du monde à bord, c'est plutôt la recherche du confort donc ne pas affronter les grosses vagues mais jouer avec elles

Henri,
Si tu veux aller moins vite, dans des conditions inconfortables, tu tiens la solution!
Amitiés

FullHaya a écrit : ↑lun. 28 avr. 2025, 5:53 pm Assez d'accord avec Chacha3 et particulièrement sur ce point :
" il faut prendre la barre et essayer de lire la mer pour trouver le chemin le moins chaotique"

Chaque bateau ayant un comportement à la vague différent par mer formée il faut surtout bien connaitre ses réactions et essayer de les anticiper.

J'ai en effet observé ce comportement, face aux vagues ou même simplement face à une houle un peu prononcée.
C'était encore une fois au retour des Baléares, Gabier III (Sun Shine) et Koala V. Il y avait une toute petite brise du Nord et nous étions donc au moteur, face à la houle, pas bien creuse.
Nos deux bateaux encensaient en passant les vaguelettes, mais le GS 106, avec sa carène arrondie à l'étrave, retombait en souplesse, dans le creux tandis que le Sun Shine, avec sa carène plate à l'étrave retombait avec un bon choc en faisant jaillir l'eau de part et d'autre.

Amitiés

Sage décision même si c'était faisable puisque Gabier III l'a fait.
Car, sauf nécessité absolue, l'état d'un équipier prime et le retour à l'abri s'impose.
Igloo moral

Jusqu'à maintenant nous parlons de négocier les vagues lorsque nous les avons de face (à la voile ou au moteur). Mais qu'en est-il des navigation au portant par vent fort avec de grosse vagues ?
L'époque à changé sans doute depuis les Josuha et autres Kurun.
Amitiés

Pour ne parler que des zones où les vents sont puissants (et donc la mer formée type alizés) qui permettent de tirer des grands bords sur plusieurs jours, dans cette configuration, j'avais pris l'habitude d'adopter une voilure spécifique. On parle de croisière loin de la recherche de performance au profit d'une certaine tranquilité.
Ma GV affalée protégée dans son lazy bag, le génois ouvert et même tangonné selon l'angle du vent arrière.
Vous partez du Pérou pour les Marquises, alizés entre 15/20 nds 3/4 arrière cap plein ouest mais vous avez quasi 4 000 nm à parcourir. Il n'y a pas photo : c'est la configuration idéale.
Une fois que vous avez vécu ça (28 jours de traversée) , vous n'hésitez pas à reproduire même pour des distances très courtes tant que la brise est soutenue (St Trop/St Raph par mistral établi).
Plus le vent fraichi plus vous enroulez le génois. C'est tout.
Igloo épicurien

J'utilise aussi fréquemment le génois seul par vent arrière soutenu, tout comme Erik pour être tranquille.
J'y vois aussi l'avantage de pouvoir garder pas mal de toile avec une réduction très facile si le vent monte rapidement.
Plus compliqué avec la GV qu'il faut remettre face au vent.
Par très académique mais pragmatique.

Mon voilier fonctionne aussi très bien sous génois seul lorsque le vent est fort et qu'on cherche le confort. Et c'est une pratique que je peux utiliser à toutes les allures.
Au près le voilier se comporte bien et ne semble pas si déséquilibré que ça. La barre reste douce.
On est peut-être un peu loin du sujet "négocier les vagues". Mais c'est une pratique que ceux qui naviguent régulièrement semblent adopter quand le vent forcit en équipage réduit et en mode croisière.