Le tangon ami ou ennemi ?

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Igloo
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par Igloo »

Vous avez sûrement rencontré des bateaux sans tangon sur le pont ou le long du mât.
Pourquoi se priver de cet espar si utile dès que la GV dévente la voile (ou les) d'avant ?
Parce qu'ils n'en veulent pas et non pour des raisons économiques pures.
Je sors de mon propos tous les bateaux de régates en particulier les bateaux à long bout de hors amovible ou pas qui tirent des bords vent arrière compte-tenu de leurs polaires de vitesse.
En grande majorité, la raison évoquée est la difficulté de se servir d'un tangon dès que le bateau a une certaine taille.
Est-ce si difficile que ça ? Tous ceux qui l'utilisent pourraient répondre non ou pas tant que ça !
Je crois qu'on peut en simplifier l'usage en rendant indépendant le tangon de la voile d'avant lors de sa mise en œuvre. On installe le tangon avec sa balancine, son hâle bas mais il manque une manœuvre pour stabiliser le tangon: un hâle bas "arrière" qui permet la triangulation. Le tangon ne bat plus, ouf ! Premier point sans avoir eu à intervenir sur la voile d'avant.
Second point. Si on a équipé ce tangon précédemment d'une écoute dédiée,type écoute de spi, il ne reste plus qu'à frapper cette écoute surnuméraire au point d'écoute de la voile d'avant et border. La voile est sous tangon sans jamais avoir à fournir d'efforts surtout si on bloque le point d'écoute du génois en bordant la contre écoute avant de frapper l'écoute de tangon.
On a bien rendu le tangon indépendant de la voile d'avant qui garde ces 2 écoutes libres.
L'orientation du tangon se fait en jouant du hâle bas traditionnel et du hâle bas "arrière".
Si vous remontez dans le vent, il suffit de choquer l'écoute de tangon et border l'écoute, le tangon reste à poste. On a tout le temps de le déposer tranquillement à son rythme.
Bien des détails restent à préciser sans doute tel que l'accastillage approprié, le tangon pour le spi, l'asymétrique ou le génois mais j'ai déjà été trop long !
Erick
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passetoutgrain
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par passetoutgrain »

un petit croquis svp.
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dalchmad
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par dalchmad »

Erik, tes exposés ne sont jamais trop longs...

Amicalement
Jean-Claude
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Igloo
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par Igloo »

Merci pour les encouragements de Jean-Claude.
Quant au croquis, je suis pas doué pour ça mais j'ai commis celui là.



En relisant avec le dessin, on devrait visualiser le montage.
Erick
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Igloo
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par Igloo »

Merci pour les encouragements de Jean-Claude.
Quant au croquis, je suis pas doué pour ça mais j'ai commis celui là.



En relisant avec le dessin, on devrait visualiser le montage.
Erick
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FullHaya
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par FullHaya »

L'explication est claire et très compréhensible avec ton schéma.
Dans quelles conditions es-tu amené à tangonner ton Génois ? (Allures, Force du vent) Ton retour d'expérience sur ce point est aussi important pour aider à prendre la décision d'utiliser un Génois tangonné.
C'est une chose que je faisais parfois avec un ancien bateau de 8m20
Sur mon bateau actuel je ne le fais plus. Aux allures où je le faisais avec le petit, j'utilise d'autres voiles que mon Génois. Ces voiles sont montées sur un bout dehors rétractable avec sous barbe.
Il est possible que si je devais refaire de longues traversées océaniques je revienne à l'usage du génois tangonné. 
Dans le gros temps sous voilure réduite je n'en vois pas l'utilité. Je me trompe ?
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Igloo
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par Igloo »

Si on a un bateau qui ne partira jamais (sauf très rare exception) au surf, si on ne veut que tailler la route sous pilote en toute sérénité, on peut se poser la question de l'utilité de la GV si on n'a pas besoin de faire du près.
Si on réalise que la GV, pour la plupart des bateaux, à une surface inférieure au génois dès qu'elle devente le génois on peut tout simplement l'affaler et continuer sous génois seul pourvu que le vent soit assez joufflu. Mais on peut naviguer sous génois seul dans bien des cas.
Alors le tangon, on est obligé de l'installer au vent pour que le génois porte. Le tangon étant indépendant de l'écoute de génois, on l'enroule à la demande de la force du vent. Si on n'a plus de GV, le tangon permet d'éviter au génois de battre au roulis, là aussi enroulé ou pas.
Plus le vent est fort plus c'est indispensable. Rien ne bouge, le bateau ne peut que suivre la voile d'avant, la GV ne pense qu'à rentrer à la maison !
Imaginons maintenant qu'il y est peu de vent arrière et une bonne houle, le spi aiderait à avancer mais il va finir enroulé autour de l'etai.
La encore le salut a pour nom tangon ! 2 cette fois un pour le point de bras, l'autre pour le point d'écoute. Emprisonné comme ça, le spi porte sans risque de catastrophe. GV haute ou pas.
Personnellement je ne rate jamais l'utilisation du ou des tangons. Pour le génois, il faut que le tangon soit au moins à la perpendiculaire de l'axe du bateau où il est au plus extérieur possible et qu'il n'en bouge pas, triangulé qu'il est.
J'ai du mal à évoquer la force du vent, c'est souvent très subjectif et dépend de l'habitude qu'on en a, du bateau et de l'état de la mer.
Pour répondre à la question, vent au 170 (vent arrière), sous pilote, j'ai longé la côte nord de l'Islande, cap à l'W, vent d'Est, j'ai parcouru 100 nm en 9 heures, météo a annonçant 45 kn établis. Plus de 9 kn de moyenne avec mon "camion"! Une fois de temps en temps, je signe. En gardant ce chiffre, vu la vitesse sur l'eau, je n'avais que 35 kn !
Erick
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FullHaya
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par FullHaya »

Merci pour la réponse.
Il m'arrive aussi parfois de naviguer sous génois seul. Mon bateau dans ce cas se comporte très bien surtout si le vent est soutenu. Je suis même surpris de pouvoir faire un près correct sous cette configuration de gréement. C'était particulièrement confortable quand j'ai navigué sur les canaux en NL où on croise souvent des gros bateaux. Pour leur laisser la place on roule on met le moteur en sécu. On dégage sur les coté et on revoie une fois qu'ils sont passés.
Mon expérience de la navigation sous génois seul ne m'a jamais posé problème pour faire porter celui-ci sans tangon. Mais c'est peut être différent d'un bateau à l'autre, ou d'une coupe de voile à l'autre. Pour de longues traversées avec des quarts de nuit et sous équipage réduit je rejoins ton avis que c'est une sécurité. Et ton montage est très simple et évite tout mouvement du tangon.
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Igloo
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par Igloo »

@FullHaya
Si la mer est formée, si tu es très prés du vent arrière, si la brise est volontaire, le génois va se vider et se remplir (fatal) au gré du roulis et alors attention au choc sur le gréement et la voile.
Si ce bord doit durer, alors mon conseil: tangonne le génois et enroule pour bien l'aplatir et adapter sa surface au besoin. Quasi no limit en terme de force du vent.
Si tu es sous génois seul et que tu as la flemme de tangonner, essaie la bôme comme tangon. 
On déborde bien la bôme en ayant fait passer la fameuse écoute de spi dans une poulie en bout de bôme qui revient soit au cockpit soit au pied du mât, on règle la hauteur de bôme, on frappe l'écoute de spi sur le point d'écoute du génois et on borde l'écoute de spi en choquant l'écoute de génois.
Ca marche super (sauf barres de flèche trop poussantes et impossibilité de bien déborder). On peur jouer des 2 écoutes aussi réalisant là encore une sorte de triangulation au point d'écoute!
Erick
Une poulie coupée ouvrante à émerillon et mousqueton (elle peut aussi avoir un ringot: c'est pas une blague) fait très bien l'affaire.
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FullHaya
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Le tangon ami ou ennemi ?

Message par FullHaya »

Merci pour ce commentaire.
Je plussoie pour les contraintes dans le gréement si les voiles battent. C'est d'ailleurs un point sur lequel je reste très vigilent. Mes voiles ne battent jamais, c'est aussi pour cela qu'elle vieillissent bien
Il faudra un jour que je teste ta pratique. Mais je dois d'abord investir dans un tangon. Le passage par la bôme j'éviterais. Je ne le sens pas sur mon gréement fractionné avec barres poussantes.
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