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Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 1:46 am
par Captain Cool
Les peurs de l'eau, ou plus exactement ce qu'il y a sous l'eau. On y est tous confrontés à un moment ou un autre, au travers d'un passager qui n'est pas à l'aise, allant jusqu'à la crise d'angoisse, de panique...
Ces peurs peuvent se manifester avant même de monter a bord, ou se déclencher après le départ, a la sortie du port quant le bateau marsouine quant les vagues commencent a monter, quant des déferlantes viennent s'écraser sur le pont ajoutant e la peur a la peur, ou tout simplement au mouillage lorsqu'on a pas pieds, et pire encore la nuit.
Comment faites vous dans ce cas ? |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 11:01 am
par Igloo
Sacré sujet que j'ai peur d'aborder tant il est délicat à mener ! En reconnaissant la fonction protectrice de la peur qui comme la douleur sert d'alarme à notre corp qui est sensé avoir un fondement objectif, il y a cette peur plus spycologique et émotionnelle qui nous interroge ici. Exemple: la peur des araignées, des souris ...... Pour ma part, dans le domaine du bateau, je pense que biens des peurs ressortent de cette catégorie de peur.
Elles disparaisse avec l'expérience et la maitrise technique et ceux qui ont la chance de faire appel d'abord à la rationalité y sont moins sensibles . Pour conclure mon propos et dit autrement, on utilise tous une voiture sans éprouver une peur particulière carr on est dans l'archiconnu mais en bateau (monde statistiquement plus sûr) on aura peur face au panel d'inconnus liés à ce monde de la mer. Igloo macho |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 11:03 am
par dalchmad
Jamais confronté à ce problème, à moins que le mal de mer soit un symptôme de la peur ???
Amicalement Jean-Claude
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Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 12:24 pm
par Henri
Devant l’irrationalité de la peur, des phobies il est souvent très difficile d’agir. Se guérir d’une phobie peut parfois être un très long chemin |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 12:58 pm
par olof
Bonjour, sur le bateau, je n'ai pas de peur particulière, au plus quelques minutes d'appréhension devant une situation inhabituelle mais qui disparait très vite une fois le problème identifié ou la réaction du bateau conforme à ce que l'on attend En revanche, un truc qui m'a bien empoisonné la vie pendant quelques mois, c'est en plongée. J'avais fait un essoufflement sévère, (les plongeurs apprécieront) ayant nécessité l'assistance de deux copains pour me ramener sur la barge. La plongée d'après, pas de problème. Mais la suivante, au moment de descendre, carrément la trouille devant le bleu, impossible de descendre. Et ça a duré jusqu'à la fin de l'été, obligé de me raisonner, me dire que tout va bien, tu as de l'air, tu es physiquement bien, aucune raison de stresser. Mais quand même obligé de prendre sur moi dès que le coeur commençait à accélérer, bref, très inconfortable. Et puis ça a disparu comme c'est venu. |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 1:49 pm
par Igloo
Quand on me demande si j'ai peur, si j'ai eu peur, j'ai pris l'habitude de répondre en tentant cette explication. Si on a confiance en son bateau parce qu'on le connait millimètre par millimètre, on est soumis très vite à un inconfort évident qui nous sollicite beaucoup (la courbe de confort plonge vers le zéro) mais cette plongée n'affecte pas très généralement la sécurité (la courbe de sécurité reste bloquée à 100%) sauf à augmenter la vigilence et la prudence.
Ce qui me permet d'affirmer que j'ai la chance de ne pas avoir peur compte-tenu qu'en croisière on choissigt sa zone de navigation et la météo sur la zone pratiquée. Reste la peur d'avoir peur!. Igloo même pas peur |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : jeu. 03 févr. 2022, 2:29 pm
par Captain Cool
En tant que marin, nous pouvons avoir des appréhensions face à une situation qui se dégrade, face à des zones qui ne sont pas cartographiées., Ou quant on fait du rase-cailloux. Ce n'est pas de la peur, mais un sentiment qui force notre vigilance, nous n'oblige a une concentration au dessus de l'habitude.
Par contre, ça arrive dans des couples ou l'un des conjoints rêve de bateau, alors que sa moitié est plus retissante a cause de phobies qui ne se sont pas encore déclarées avant. Et, il y a les passagers, les amis, qui peuvent avoir des réactions qui peuvent prêter à sourire, mais qui sont très profondes.
Le parallèle avec la voiture d'Igloo, est très parlant, et les situations peuvent vite devenu similaires, la sensation de glisse sur la neige, quant on s'ensable au bord de la mer, lors d'une panne...la sensation de perdre le contrôle de ce qui nous arrivé, peut vite devenir problématique, plus d'un côté psychologique que réel. |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : ven. 04 févr. 2022, 8:13 am
par nautile
Je vais faire pour un fois un post un peu plus long pour citer deux anecdotes:
J'ai pris énormément l'avion pour mon travail, sans jamais aucune appréhension. - Un jour sur un Lyon / Düsseldorf, juste après le décollage en regardant par le hublot j'ai été pris d'angoisse en me demandant ce que je faisais dans cet avion qui risquait de s'écraser. Je me suis calmé en dormant et le soir à l'hôtel en y réfléchissant calmement mon angoisse a été je pense déclenchée par le fait que j'en avais marre des déplacements et que j'étais à la limite du burnout.
- Situation contraire: au décollage de Dublin, le pilote a annoncé qu'on avait un soucis et que l'on se reposait en urgence. Au moment de nous poser nous étions accompagnés par les pompiers, train d'atterrissage en feu: je n'ai pas eu peur à un seul instant.
Donc la peur à mon avis est aussi accentuée par notre état physique, mental et surtout de préparation a une situation. Et j'en reviens au sujet de départ, je pense que l'anticipation et la préparation avant le départ jouent un grand rôle pour éviter les angoisses. Lorsque j'embarque des gens que je connais moins, je prend le temps de discuter avec eux. Tout comme lorsque je fais un baptême de plongée à un débutant, je lance une discussion anodine pour l'amener à me parler de son expérience de la mer et de l'eau. En navigation je fais pareil et sans être alarmiste, j'explique par exemple qu'un voilier c'est lent et que même au moteur il faudra du temps pour rentrer, que malgré tout ce qu'on entend on ne se couchera pas avec une rafale ... D'une manière plus générale je n'embarque pas des non initiés quand les conditions risquent d'être musclées.
Ce n'est que ma vision du truc et je ne suis pas psy ! |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : ven. 04 févr. 2022, 12:53 pm
par FullHaya
Vaste sujet que la peur en mer. Je ne cacherais pas qu'il m'est arrivé d'avoir peur quelquefois. C'était effectivement plus fréquent quand j'ai fait mon apprentissage de la voile. Aujourd'hui pour les raisons qu'a expliqué Nautile, c'est moins courant. Les peurs du passé sont lointaines. Mais peut-être faut-il expliquer dans quelles circonstances j'ai pu avoir si ce n'est de la peur au moins de l'angoisse. Chaque fois que cela a pu se produire, j'étais confronté à une situation jamais rencontrée. Et c'est quand je sentais que je ne maitrisais plus les choses que l'angoisse montait. En général c'est arrivé dans des conditions de vent et de mer assez dantesques et au mauvais endroit. Malgré des infos météos prises avant départ on peut parfois rencontrer des phénomènes exceptionnels. Le pire pour moi aura été un été en arrivant à proximité du RAZ BARFLEUR. On a vu arriver un ciel noir de façon soudaine et en l'espace de moins de 10 mn on est passé d'une température de 35°C à -5° C avec des vents démesurés de F10-11. des trombe de grêle avec des galçon énormes et une mer qui s'est levée sur des fonds bas et rocheux. La mer avec des vagues de plus de 8 m poussées par le vent et le courant fort arrivait par l'arrière et nous poussait aux rochers. Je savais que la solution était de partir au large. Mais on avait pas le temps de virer que pris par le travers le mur d'eau déferlant arrivait. Pendant 30 mn je me suis dégonflé de peur de me faire cabaner avec mon bateau de 8 M de l'époque. Je n'étais pas seul sur zone et la VHF crachait des MAYDAY sans arrêt !!! La marine de Cherbourg a dépêcher un aviso escorteur sur zone qui entrait en communication par VHF avec les bateaux en panique. Ils cherchaient à rassurer les équipages en annonçant que cela allait durer 2H max. Finalement après avoir déchiré ma GV au Ris 2 et avoir pu avec beaucoup de risques ferler le petit foc je me suis lancé pour un 180° à fond de moteur 1GM. J'avais enfin intégré le rythme des vagues et c'est passé limite. Ensuite à fond de moteur pendant plus d'une heure on a sauté en bouchonnant face au large de vagues en vagues. Puis enfin le vent s'est calmé, le courant a évolué et on a pu refaire route vers Cherbourg. Ce jour là j'ai vraiment eu un temps ou je me suis dit que cela n'allait pas le faire. Au final on apprend et on est plutôt fier en arrivant au port. Le lendemain il y avait 50m de queue pour rejoindre la voilerie locale et faire réparer ce qui pouvait l'être. J'ai aussi connu un passage du RAZ BLANCHARD par F8 et là c'était une bêtise de ma part avec FULLHAYA. Bon c'est passé mais j'avais un peu l'impression de faire mon Vendée Globe dans l'océan Indien avec des surfs à 15 N et un bateau qui enfournait parfois jusqu'au pied de mât. Seul attaché à la barre je peux vous dire que je serais les fesses. Et le Raz Blanchard ça dure 20 - 30 MN avant de sortir de la merdouille. C'est long. Autre aventure récente il y a 2 ans en arrivant à Port BOURGENAIS. On affale les voiles et on met le tableau de commande du moteur sous tension pour rentrer au port. Immédiatement je sens une odeur de plastique brulé et je vois le panneau de contrôle du moteur qui fond et prend feu !!! Cela s'est fait en même pas 30 secondes. Heureusement j'ai pas couper l'alimentation des batteries et éteindre le départ de feu. On a remis les voiles pour partir doucement au large, j'ai démonté le panneau de commande vu où était le court circuit (Bloc électronique VOLVO des alarmes. Une panne apparemment fréquente sur les anciens modèles à lampes. Aujourd'hui c'est remplacé par un module à led et scellé dans de la résine) J'ai pu débrancher ce qui posait problème et redémarrer le moteur pour rentrer. Mais le feu à bord c'est vraiment pas cool. Ce jour là je n'ai pas eu le temps d'avoir peur car il fallait agir et vite. C'est une fois au port que j'ai eu rétrospectivement une grosse angoisse. Tout cela pour dire que pour ceux qui naviguent autrement qu'en faisant un rond dans l'eau devant le port on aura surement tous eu un jour peur ou ressenti de l'angoisse. Et il n'y a aucune honte à ça. |
Ces peurs irrationnelles qui peuvent gâcher la vie a bord.
Publié : ven. 04 févr. 2022, 7:30 pm
par Captain Cool
On le voit a travers vos expériences, il n'y a pas qu'une seule peur. Elles semblent arriver quant on perd le contrôle de la situation. quant on ne maitrise pas ce qui nous arrive, aussi quant on a pas les commandes et qu'on doit faire confiance a une autre personne et mettre notre vie entre ses mains.
j'ai une phobie, elle n'est pas en mer mais dans les airs. pour moi, l'avion est un supplice, pourtant, j'ai eu piloté, j'ai eu un instructeur de aéronaval, et tant que je suis aux commandes, tout ce passe bien, ainsi sur un vol transmanche entre Lann Bihoué et Inverness en Ecosse, j'étais aux commande d'un King Air 350, en arrivant, nous avons du traverser une couche où le givre nous posait des problèmes, et il était difficile de gérer a la fois l'approche, et les conditions, toutefois, n'ayant pas une seconde pour réfléchir et etant au commandes, je n'avais pas eu la moindre peur, mais un jour, pour le travail, je devais remonter a Paris au mois d'août, et mon patron m'avait prit un billet Marignane/Orly avec un vol Air Inter sur un MD80, nous avons décollé avec un orage fort, il ne nous a pas quitté jusqu'à paris, une horreur, avec des turbulences, des casiers qui' s'ouvraient tous seuls, les lumières cabine qui clignotaient le bruit de la grêle sur la carlingue et les flashs de la foudre. j'étais sur la première rangée de sièges et j'étais terrorisé, je serrais les accoudoirs persuadé que je ne m'en sortirais pas, a l'arrivée je tremblais comme une feuille et je n'ai pas pu remettre les pieds dans un avion pendant 25 ans, ce n'est qu'il y a 2 ans que je suis remonté pour pour aller a Venise avec ma femme pour son anniversaire. |