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Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 11:43 am
par Igloo
Bonjour à tous. J'ai été responsable, il fut un temps, de contrôler une flotte de bateaux, candidats à une traversée de l'Atlantique, de nationalités différentes . Il faut savoir qu'en France nous avons une réglementation à respecter pour l'équipement de sécurité à embarquer mais que ce n'est pas forcément le cas pour d'autres pays. L'organisateur de ces rallyes à donc du fournir son propre règlement à respecter pour valider l'inscription des bateaux des candidats. Je voudrais évoquer 3 règles simples et de bon sens que nous avions retenues parmi la longue liste émise, quasi évidentes. Donc pardon à ceux qui les ont appliquées depuis toujours. Règle 1- La fixation de la gazinière sur son axe de balancement. Je prenais la gazinière et essayer de la déposer. Vous n'imaginerez pas le résultat : 3 bateaux sur 10 avaient une gazinière non sécurisée avec le danger que pourrait représenter une gazinière partant en vol plané dans l'habitacle pendant que le gaz remplirait le volume. Règle 2- Rendre solidaire du bateau la manivelle de la pompe manuelle de cale tout comme la porte d'entrée de la descente. Dans un moment grave, la manivelle comme la porte peuvent échapper avec les conséquences faciles à comprendre. Aucun bateau inspecté n'avait anticiper cette règle et tous ont convenu de son évidence et efficacité. Règle 3- La barre franche de secours. Là je prenais mon chronomètre et attendais que la barre de secours soit opérationnelle. Tranquille au port, ça prenait du temps dans tous les cas, quand on pense que pendant ce temps le bateau n'a plus de système de gouverne sauf le PA en supposant qu'il fonctionne toujours et dans des conditions qui peuvent être difficiles. Certains peu nombreux n'en avaient pas et dans beaucoup de situations, il était quasi impossible de se servir de la barre de secours par manque d'espace et/ou barre trop courte. Voilà si simple et si important. Et encore on pourrait aller plus loin dans cette ligne sécuritaire par exemple pour la barre franche de secours pour ceux qui ont une barre à roue (ou deux). Il est très rare que ce soit l'axe de la roue qui casse mais plutôt la transmission entre roue et mèche de safran. Donc pourquoi pas concevoir un système qui permettrait de continuer à utiliser la barre à roue en reliant barre franche et roue. Un système de pouliage renvoyé sur un tambour au centre de la roue déjà présent pour ceux qui ont un régulateur d'allure. Parler de sécurité ne fait pas arriver les problèmes et prépare à la gestion de crise. Erick |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 1:44 pm
par dalchmad
Merci Erick d'avoir ouvert ce sujet qui sera je pense alimenté par de nombreux conseils de bon sens...
Amicalement Jean-Claude |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 1:58 pm
par Igloo
C'est l'objectif recherché et espéré. Certains peuvent croire que ça ne les concerne pas devant leur type de navigation. Ils ont tort, la sécurité c'est imaginer le pire et essayer de trouver les parades. Personne n'est exempt. Erick |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 6:29 pm
par SV UHAMBO
Excellent sujet, merci Erick.
La préparation de notre Hanse 430e en vue de notre périple autour du monde s'est déroulée sur une année après réception du bateau. Nous avons commencé par une petite croisière de neuvage de Port Camargue aux Sables d'Olonne au cours de laquelle nous avons listé les points d'équipements et d'amélioration que nous estimions nécessaires au regard de notre cahier des charges: un tour du monde à la voile à deux sexagénaires en passant par l'Amérique du Sud, la Polynésie, la Nouvelle Zélande, l'Afrique du Sud et retour direct par les Açores.
Les éléments de sécurité adoptés et installés ont été les suivants: 1° Incendie: Quatre extincteurs de 2kg dont trois à l'intérieur, cabine avant, cabine bâbord arrière, cuisine (à tribord) et un quatrième dans un coffre du cockpit. Alarme incendie et couverture antifeu au dessus de la cuisinière. Je précise que celle ci était solidement fixée!!!!
2° Epuisement: Installation de trois pompes électriques fixes de 4000gph avec évacuation directe à la mer, un vide cave de 10m3/h en secours sur le 220V. En plus, évidemment des installations d'origine, à savoir une pompe électrique 500gph et une pompe à main dans le cockpit! Personnellement, et pour l'avoir expérimenté je n'ai que de sérieux doutes sur la capacité de sauvegarde réelle de la pompe manuelle: son débit est faible et elle immobilise un membre de l'équipage à un moment où il y a surement d'autres urgences...comme chercher l'origine de l'invasion d'eau! Donc le manche de la pompe!!!
3° La barre de secours: c'est obligatoire cette mais ce n'est pas très sérieux, surtout quand la barre installée est à l'envers. La notre est à demeure dans le cockpit fixée au berceau du bob par des colliers en plastique avec un couteau à demeure à proximité. Pour moi rien ne vaut un deuxième PA, ou mieux encore un régulateur d'allure à safran auxiliaire. C'est la solution adoptée sur Uhambo: un PA principal, un PA de secours et un régulateur Hydrovane. A moindre frais, on peut prévoir de manœuvrer le bateau avec un système de trainard. C'est beaucoup moins cher comme installation et très efficace. Conviendrait bien en croisière européenne en tant que secours.
4°Le canot de survie: il est à poste à l'arrière dans un berceau dédié, avec un largueur hydrostatique et un couteau pour couper l'amarre! C'est je pense la situation la plus logique pour pouvoir mettre le canot à l'eau" dans la seconde" et sans efforts herculéens.
5° Equipement personnels de survie: combinaisons étanches TPS les premières années, Helly Hansen depuis.
6° Equipement obligatoire doublé auquel nous avons ajouté un pistolet lance fusées rouge et blanches.
Nous avions suivi avec profit avant notre départ le stage ISAF avec Thierry Dubois. Si les éléments techniques (eau incendie, ...) étaient assez clairs dans mon esprit, les heures passées à manœuvrer fusées et canot de survie ont été déterminantes quand aux choix que nous fumes amenés à faire. L'expérience vécue et racontée de son naufrage par Thierry Dubois, a trouvé une résonance particulière quand moins d'un an plus tard, la Marie Galante qui avait quitté Mindelo en même temps que nous à destination du Brésil, coulait à plus de 400milles des côtes brésilienne forçant son équipage et le chien à une longue et éprouvante attente dans le canot de survie! Comme le dit Erick, ce n'est pas parce que l'on s'est préparé au pire, qu'il survient...enfin pas toujours
A suivre... |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 7:16 pm
par Igloo
Rien à ajouter si ce n'est que je ne suis pas étonné qu'un bateau préparé pour un TDM réussi de surcroît soit bien pensé et équipé. Une hypothèse rarement crue, c'est le power-cut, plus d'énergie du tout. Avec raison sûrement mais le respect du principe de prévoir le pire doit s'appliquer encore et encore. C'est pour cette panne qu'il est recommandé d'avoir un régulateur d'allure en plus de la panne du PA ou des PA, pendant qu'on y est. D'où la présence aussi de la pompe manuelle. Pour parer à la rupture du système de gouverne, si c'est le secteur qui a cassé, le PA devient inopérant et ne reste que le régulateur d'allure pour sauver la mise, SV Uhambo à la bonne solution: un régulateur indépendant du système de gouverne. Sans doute faut-il être engagé dans des traversées au long cours. La, je vais faire une digression. Pour faire court, le régulateur d'allure, dans sa partie immergée fait appel à 2 principes distincts : le safran supplémentaire (indépendant donc) et le pendulum dont le balancement agit sur la barre (franche comme à roue). Il est reconnu que le pendulum s'avère plus "intelligent". Je ne suis pas entrain de dire autre chose et surtout pas que l'autre système n'est pas efficace en plus de présenter cet avantage de barre franche de secours. Pour être complet le système à pendulum ramené sur une barre franche directement solidaire de la mèche assure le même rôle. Je suis prêt à développer le pourquoi de ce plus "intelligent" même si le mot peut être mal choisi. Erick |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 7:24 pm
par Igloo
Je dois rajouter pour être sûr d'avoir tout dit qu'en cas de perte totale du safran, le seul système capable de prendre en charge la gouverne du bateau sera bien le régulateur à safran supplémentaire. Est-ce que SV UHAMBO a essayer les trainards. Si oui, je suis intéressé par un retour sur expérience. Erick |
Éléments de sécurité
Publié : jeu. 30 nov. 2017, 8:44 pm
par SV UHAMBO
L'Hydrovane qui équipe Uhambo n'a pas de pendulum. Il a remplacé avec efficacité et bonheur le Windpilot Pacific Plus qui équipait le bateau au départ de France en 2008. Le Windpilot, comme me l'avait prédit son constructeur, s'est révélé incapable de barrer correctement, en raison notamment du manque de sensibilité du système à engrenage et pendulum. L'Hydrovane fonctionne selon un principe différent car c'est l'aérien qui commande directement le safran. Il s'est révélé parfaitement efficace depuis son installation. Pour les trainards, je n'ai pas essayé car je n'en n'ai pas eu la nécessité! Alain |
Éléments de sécurité
Publié : ven. 01 déc. 2017, 1:26 pm
par SV UHAMBO
Pour la gouverne du voilier je système des trainards décrit dans l'article ci-joint semble une option convaincante! http://www.sendspace.com/file/iltxk7 |
Éléments de sécurité
Publié : ven. 01 déc. 2017, 1:30 pm
par dalchmad
Éléments de sécurité
Publié : ven. 01 déc. 2017, 9:13 pm
par Tosamdy
Pour ma pars, j'ai toujours un couteau de plongée pointu au balcon arrière s'il faut coupé une écoute avec un beau nœud, ou un bout dans l’hélice...
J'ai aussi mis un détecteur de fumée dans mon compartiment électrique (batterie, chargeur, 220v, etc...)
Au bout de ma ligne de vie (côté harnais), j'ai un mousqueton de spi largable sous tension...
Puis une chose bête, mais souvent oublié, toujours avoir un sandows avec un mousqueton pour attacher un coffre ouvert...
Merci pour le coup de la gazinière, je n'ai pas du tout pensé a le vérifier, je vais y penser la prochaine fois... |