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Le VOYAGE au BRESIL

Publié : ven. 29 mars 2013, 7:38 am
par Swadoune
Bien aimé frère,

Cette première lettre pour te raconter comment tout ça est arrivé.
Dans un premier temps il faut choisir LE bateau. Plusieurs questions viennent à l’esprit:
- les sous
- la taille
- cata ou mono
- et d’autres qui viendront plus tard
Je suis un inconditionnel du cata, tu le sais, hélas nous n’avons pas les sous qui vont avec. Pour moi un bateau doit être ou très rapide ou joli à regarder. Le confort tant à la mer qu’au mouillage doit être d’un bon niveau. « Guette au trou » comme je suis, je veux voir dehors tout le temps. Il faut donc un salon de pont ;
Lors d’un déplacement professionnel, je tombe en arrêt devant une coque d’Endurance 44 sur plans Peter Ibold, abandonnée par ses 2 précédents propriétaires.
Une coque nue pontée c’est un vaste chantier. Quand je fais l’acquisition de ce bateau, Marie Jo est atterrée ! Tout est à faire ! Y a pas de gouvernail, pas de moteur, pas de lest, y ferme pas, les hublots et panneaux de pont ne sont pas posés, aucun intérieur, ou le peu fait est à défaire, le pont est à recommencer, et bien sûr il n’y a aucun accastillage et pas de gréement ! Enfin rien ! Tout est à faire !
Acheté et transporté à la Grande Motte en octobre 2004, il sera mis à l’eau en avril 2005 !!! Six mois de travail acharné. Cinq tonnes de plomb fondues en gueuses et installées en fond de quille… J’ai perdu 10 kilos !! Bon, j’pouvais ! Le moteur : un Renault couach de 90 cv, origine Saviem. C’est vieux comme l’automobile, mais je connais et ça marche quasiment tout le temps et peut être même au jus de betterave !! Le gréement, allez, pratiquement donné par un copain ! Les enrouleurs : le Profurl pour le génois, ramassé aux poubelles ! 150 euros de réparation chez Profurl ! Le Furlex pour la trinquette : donné ! Neuf !! Merci, merci Bertrand ! Enfin dans l’ensemble et grâce aux amis et relations, la facture a été globalement digeste pour 13.50 mètres de bateau.

Les premiers essais ont confirmés ce que je connaissais, à savoir : bateau lourd (18 tonnes) et quille longue ! Ca rend les manœuvres de port, comment dire ? Intéressantes, voilà, c’est ça, intéressantes ! Faut oublier la plupart de ce que tu sais sur les voiliers modernes et essayer de te souvenir des cours d’histoire de France, l’époque où les gaulois naviguaient sur des dolmens dans le golfe du Morbihan ! Voilà, c’est ça au début ! ça manœuvre comme un menhir ! Bon, après, on prend l’habitude. Faut an.ti.ci.per ! Ne rien laisser au hasard !
J’avais opté pour la barre franche, dégageant mieux le cockpit et plus facile pour gréer un régulateur d’allure, mais 90chevaux, âgés certes, mais encore d’une force redoutable, renvoyaient dans mes p’tits bras musclés, la puissance incroyable du moteur. Enfin, on n’a rien cassé ni à nous ni à personne.
On a même relâché au vieux port à Marseille sur leurs foutus pendilles ! C’est te dire ! Pis ben on est parti faire un tour et rejoindre Dada et Gégé à Bandol. Quelques petits problèmes et mouillage sur quatre ancres en baie de Bandol. Beau soleil, rosé bien frais et apprentissage du « rien foutre ».
Pendant les quelques mois qui ont suivis, peinture, vernis et améliorations en tous genres. Fin 2006, on vend le cabinet d’expertises.
Ca sent bon les embruns océaniques !! Les premiers mois de 2007 on prépare, on liste, on achète les derniers trucs, on installe et on fait le plein « d’indispensable » et je n’oublie pas d’emporter le plus d’outils possible, dés fois que ! Oui, ben la grosse clef à griffe qui monte au-dessus du diamètre 150, je m’en suis servi au Brésil !! Bon c’est la seule fois où je m’en suis servie en 10 ans mais ça prouve ! M’enfin !
Voilà pour la genèse.
Avant de partir, nous ferons un pot et naturellement nous serons très heureux de t’y voir.
Je t’embrasse, mon frère.
Christian.