Toujours ce satané MURPHY...
Publié : ven. 14 juil. 2023, 11:45 am
Salutas,
petit complément à mon post antérieur : https://le.bar.du.port.xooit.fr/t8822-L ... tm#p117927 pour confirmer que la Loi de Murphy n’est pas une légende urbaine…
Carénage le 29 Juin, j'amène le bateau de Port Camargue à La Grande Motte. Les grutiers m'attendent, on cale le bateau qui n'a je crois jamais été aussi sale.
Mais bon, spatule et Kärcher, il est nettoyé en deux heures et prêt pour recevoir ses deux couches d'antifouling.
En revanche, à l'intérieur, ça ne va pas. Je plonge dans la cale moteur pour remplacer le joint RMTA qui a fait son temps et montre des faiblesses depuis pas mal de temps, et c'est plein d'eau de mer.
Bon, pas grave, je pense que le joint a atteint sa limite d'âge pendant le parcours et qu'il a décidé de ne plus faire d'efforts, un peu comme les naufragés qui voient enfin la côte et qui cessent de lutter.
Remplacement sans problème, ça, c'est fait.
Du coup, je modifie aussi l'alimentation en eau du joint qui d'origine était prise sur une crépine avec une vanne et un tube qui était branché sur la prise d'eau du joint.
Mais chaque mise à l'eau me posait un problème de purge.
En effet, il fallait dégager le tuyau de la vanne fermée, laisser sortir l'eau de mer du joint et rebrancher le tout en ayant rentré cinq litres d'eau à virer ensuite puis rouvrir la vanne. Pas vraiment pratique ni logique.
Là, j'ai posé un bouchon sur la vanne afin de ne pas avoir de problème en cas de fausse manœuvre et j'ai mis un tuyau souple de deux mètres de long dont j'ai provisoirement passé l'extrémité dans l'oeil de la prise de levage du moteur afin qu'il soit au dessus de la flottaison.
Mise à l'eau: l'eau monte immédiatement dans le tuyau, plus besoin de purger.
J'arrive à PC sur mon poste, et je descends fermer les vannes.
Cale pleine d'eau. De mer.
Je remets le moteur en route et marche avant embrayée je contrôle l'étanchéité du joint RMTA qui est parfaite.
Mais sous l'échangeur, il y a une fuite au niveau de la durit qui vient de la pompe à eau de mer.
Je débranche la durit, et là mauvaise surprise, le tube sur lequel elle est branchée est complètement bouffé par la corrosion.
Je débranche les autres durits, ce n'est pas aussi abîmé, mais ça commence.
Bon: pas beaucoup de solutions, je commande un échangeur neuf en livraison express, et en attendant qu'il arrive je démonte celui qui est sur le bateau.
Beaucoup de corrosion au niveau des goujons sur le corps de l’échangeur, peinture cloquée par endroit et un dépôt blanchâtre et crayeux au niveau des durits.
Je ne vais pas m'attarder sur le démontage, simplement que c'est une galère…
Je reçois le neuf le lendemain et je retourne sur le bateau pour le monter.
Un bruit de clapot sous les planchers… Bizarre.
Je soulève un plancher, c’est plein d’eau dessous. Pareil dans la cale moteur.
Je mets les pompes en position aspiration manuelle et ça vide tout ça vite fait. Je finis à l’éponge et à la serpillère, mais de l’eau continue à rentrer…
En remontant le flux, je m’aperçois que le tuyau du joint RMTA s’est barré de l’endroit en hauteur où je l’avais mis et qu’il s’ est posé sur l’arbre d’hélice et bien sûr, l’eau rentre en continu.
Bon, ben, une connerie de plus… Je vais le bloquer sur une des durits de l’antisiphon qui est la pièce la plus haute de le cale moteur avec un collier velcro et mettre une vanne en bout pour sécuriser.
J’avais quand même anticipé un peu la difficulté du montage en tenant l’échangeur d’une main pendant que de l’autre on enfile les goujons tout en maintenant le joint en place sur le bloc...
J’ai coupé deux tiges filetées du même diamètre et au même pas que les goujons, et je les ai vissées dans le bloc en diagonale. J’ai enfilé le joint dessus, puis glissé l’échangeur, et j’ai vissé les deux premiers goujons dans les trous libres préalablement enduits de Loctite. Il n’y a plus qu’à enlever les tiges filetées et les remplacer par les deux autres goujons, serrage définitif et le tour est joué.
Echangeur en place, je remonte toutes les durits, le coude d’échappement dont l’intérieur est noir mais somme toute propre et juste un peu teinté de brun sur les soudures. A priori en bon état, un joint neuf, des goujons neufs aussi, loctite, ça roule.
Je vais démarrer le moteur pour contrôler que tout est OK .
Je tourne la clé, chute de tension, le démarreur ne tourne pas.
N..d..D…, c’est quoi ça, encore ?
Retour dans la cale, je vois que les bornes de jonction des câbles de masse et d’alim ont pris de l’eau, et apparemment pas d’hier, c’est un peu corrodé.
Démontage, grattage, arrosage de produit contact et remontage.
Essai : pas mieux.
Deux coups de marteau fermes sur le corps du démarreur au cas où : pas mieux.
Les batteries ??? Je démonte toutes les cosses, nettoyage, remontage, un peu de graisse dessus, essai : pas mieux.
Là, je commence à me gratter la tête, et pour dire d’essayer autre chose, je bascule mon séparateur qui était en position BOTH sur la batterie 1.
Le moteur démarre au quart de tour.
Je me dis que l’autre batterie doit être HS et que c’est elle qui me crée le problème. Pour contrôler, je bascule sur la batterie 2 et le moteur démarre impec.
Je reviens sur la position BOTH, chute de tension et démarreur muet.
Nettoyage des bornes du séparateur pas mal charbonnées, remontage, essai : au poil.
Bon, ça, c’est fait, mais j’y ai laissé deux heures et deux litres de transpiration.
Le moteur tourne, j’embraye avant et je descends pour finir le contrôle.
J’y crois pas, de l’eau goutte sur le silent-block arrière gauche.
Je prends la torche et en me dévissant le cou, je vois que la fuite vient de l’embase du coude d’échappement.
Je pense que peut être il manque un peu de serrage, j’ai toujours un peu de scrupules à trop serrer…
Je serre un peu plus, essai, pareil.
Je prends le miroir pour voir dessous d’où ça vient précisément.
Ben ça coule de la jonction du tube sur la platine.
En fait, le coude d’échappement est percé. Pas un gros trou, ça coule goutte à goutte, mais ça coule.
Là, pour être honnête, j’ai un peu cédé au découragement.
On etait quand même le 5 Juillet, et le bateau était toujours inutilisable.
Pas de coudes chez les agents locaux bien sûr.
Je téléphone chez DAM MARINE qui me confirme en avoir en stock et qui me promet que je l’aurai demain si la commande leur parvient avant 15H.
J’ai fermé le bateau et suis rentré full speed à la maison pour passer la commande envoi par Chronopost Express.
Le point positif, c’est qu’ayant tout remonté la veille, pour démonter à nouveau, ça vient tout seul…
Une petite demi-heure de boulot pour tout finir en espérant qu’après ça, Murphy aille un peu s’occuper de quelqu’un d’autre et que je puisse enfin aller voir si les tapas sont toujours aussi bons de l’autre côté de la frontière…
Bonnes navs à tous…
petit complément à mon post antérieur : https://le.bar.du.port.xooit.fr/t8822-L ... tm#p117927 pour confirmer que la Loi de Murphy n’est pas une légende urbaine…
Carénage le 29 Juin, j'amène le bateau de Port Camargue à La Grande Motte. Les grutiers m'attendent, on cale le bateau qui n'a je crois jamais été aussi sale.
Mais bon, spatule et Kärcher, il est nettoyé en deux heures et prêt pour recevoir ses deux couches d'antifouling.
En revanche, à l'intérieur, ça ne va pas. Je plonge dans la cale moteur pour remplacer le joint RMTA qui a fait son temps et montre des faiblesses depuis pas mal de temps, et c'est plein d'eau de mer.
Bon, pas grave, je pense que le joint a atteint sa limite d'âge pendant le parcours et qu'il a décidé de ne plus faire d'efforts, un peu comme les naufragés qui voient enfin la côte et qui cessent de lutter.
Remplacement sans problème, ça, c'est fait.
Du coup, je modifie aussi l'alimentation en eau du joint qui d'origine était prise sur une crépine avec une vanne et un tube qui était branché sur la prise d'eau du joint.
Mais chaque mise à l'eau me posait un problème de purge.
En effet, il fallait dégager le tuyau de la vanne fermée, laisser sortir l'eau de mer du joint et rebrancher le tout en ayant rentré cinq litres d'eau à virer ensuite puis rouvrir la vanne. Pas vraiment pratique ni logique.
Là, j'ai posé un bouchon sur la vanne afin de ne pas avoir de problème en cas de fausse manœuvre et j'ai mis un tuyau souple de deux mètres de long dont j'ai provisoirement passé l'extrémité dans l'oeil de la prise de levage du moteur afin qu'il soit au dessus de la flottaison.
Mise à l'eau: l'eau monte immédiatement dans le tuyau, plus besoin de purger.
J'arrive à PC sur mon poste, et je descends fermer les vannes.
Cale pleine d'eau. De mer.
Je remets le moteur en route et marche avant embrayée je contrôle l'étanchéité du joint RMTA qui est parfaite.
Mais sous l'échangeur, il y a une fuite au niveau de la durit qui vient de la pompe à eau de mer.
Je débranche la durit, et là mauvaise surprise, le tube sur lequel elle est branchée est complètement bouffé par la corrosion.
Je débranche les autres durits, ce n'est pas aussi abîmé, mais ça commence.
Bon: pas beaucoup de solutions, je commande un échangeur neuf en livraison express, et en attendant qu'il arrive je démonte celui qui est sur le bateau.
Beaucoup de corrosion au niveau des goujons sur le corps de l’échangeur, peinture cloquée par endroit et un dépôt blanchâtre et crayeux au niveau des durits.
Je ne vais pas m'attarder sur le démontage, simplement que c'est une galère…
Je reçois le neuf le lendemain et je retourne sur le bateau pour le monter.
Un bruit de clapot sous les planchers… Bizarre.
Je soulève un plancher, c’est plein d’eau dessous. Pareil dans la cale moteur.
Je mets les pompes en position aspiration manuelle et ça vide tout ça vite fait. Je finis à l’éponge et à la serpillère, mais de l’eau continue à rentrer…
En remontant le flux, je m’aperçois que le tuyau du joint RMTA s’est barré de l’endroit en hauteur où je l’avais mis et qu’il s’ est posé sur l’arbre d’hélice et bien sûr, l’eau rentre en continu.
Bon, ben, une connerie de plus… Je vais le bloquer sur une des durits de l’antisiphon qui est la pièce la plus haute de le cale moteur avec un collier velcro et mettre une vanne en bout pour sécuriser.
J’avais quand même anticipé un peu la difficulté du montage en tenant l’échangeur d’une main pendant que de l’autre on enfile les goujons tout en maintenant le joint en place sur le bloc...
J’ai coupé deux tiges filetées du même diamètre et au même pas que les goujons, et je les ai vissées dans le bloc en diagonale. J’ai enfilé le joint dessus, puis glissé l’échangeur, et j’ai vissé les deux premiers goujons dans les trous libres préalablement enduits de Loctite. Il n’y a plus qu’à enlever les tiges filetées et les remplacer par les deux autres goujons, serrage définitif et le tour est joué.
Echangeur en place, je remonte toutes les durits, le coude d’échappement dont l’intérieur est noir mais somme toute propre et juste un peu teinté de brun sur les soudures. A priori en bon état, un joint neuf, des goujons neufs aussi, loctite, ça roule.
Je vais démarrer le moteur pour contrôler que tout est OK .
Je tourne la clé, chute de tension, le démarreur ne tourne pas.
N..d..D…, c’est quoi ça, encore ?
Retour dans la cale, je vois que les bornes de jonction des câbles de masse et d’alim ont pris de l’eau, et apparemment pas d’hier, c’est un peu corrodé.
Démontage, grattage, arrosage de produit contact et remontage.
Essai : pas mieux.
Deux coups de marteau fermes sur le corps du démarreur au cas où : pas mieux.
Les batteries ??? Je démonte toutes les cosses, nettoyage, remontage, un peu de graisse dessus, essai : pas mieux.
Là, je commence à me gratter la tête, et pour dire d’essayer autre chose, je bascule mon séparateur qui était en position BOTH sur la batterie 1.
Le moteur démarre au quart de tour.
Je me dis que l’autre batterie doit être HS et que c’est elle qui me crée le problème. Pour contrôler, je bascule sur la batterie 2 et le moteur démarre impec.
Je reviens sur la position BOTH, chute de tension et démarreur muet.
Nettoyage des bornes du séparateur pas mal charbonnées, remontage, essai : au poil.
Bon, ça, c’est fait, mais j’y ai laissé deux heures et deux litres de transpiration.
Le moteur tourne, j’embraye avant et je descends pour finir le contrôle.
J’y crois pas, de l’eau goutte sur le silent-block arrière gauche.
Je prends la torche et en me dévissant le cou, je vois que la fuite vient de l’embase du coude d’échappement.
Je pense que peut être il manque un peu de serrage, j’ai toujours un peu de scrupules à trop serrer…
Je serre un peu plus, essai, pareil.
Je prends le miroir pour voir dessous d’où ça vient précisément.
Ben ça coule de la jonction du tube sur la platine.
En fait, le coude d’échappement est percé. Pas un gros trou, ça coule goutte à goutte, mais ça coule.
Là, pour être honnête, j’ai un peu cédé au découragement.
On etait quand même le 5 Juillet, et le bateau était toujours inutilisable.
Pas de coudes chez les agents locaux bien sûr.
Je téléphone chez DAM MARINE qui me confirme en avoir en stock et qui me promet que je l’aurai demain si la commande leur parvient avant 15H.
J’ai fermé le bateau et suis rentré full speed à la maison pour passer la commande envoi par Chronopost Express.
Le point positif, c’est qu’ayant tout remonté la veille, pour démonter à nouveau, ça vient tout seul…
Une petite demi-heure de boulot pour tout finir en espérant qu’après ça, Murphy aille un peu s’occuper de quelqu’un d’autre et que je puisse enfin aller voir si les tapas sont toujours aussi bons de l’autre côté de la frontière…
Bonnes navs à tous…
