Le Bar Du Port

La construction des bateaux ce n'est plus ce que c'était. On tire trop sur la camelote au prétexte que peu d'utilisateurs utiliseront leur bateau en condition extrème.
Dans le cas suivant c'est une tentative de retour au port au plus mauvais moment qui se solde par un accident. Mais de là à en arriver au stade que montre les images moi cela me ferait peur de naviguer sur un Bénéteau dernière génération.
Merci à V&V d'avoir attiré mon attention sur cette vidéo YOUTUBE publiée sur le site de Staffan Lagerström
https://www.youtube.com/watch?v=aTn_mSuPS00&t=1s

Commentaire sous la vidéo de Voiles et voiliers.

Le voilier s’est écrasé contre le quai, pris par les vagues déferlantes de près de trois mètres de haut. Bien qu’il faisait route vers le port, le bateau a tapé le fond et s’est écrasé contre la jetée et a coulé au milieu de l’entrée du port. Plus tard, il a été remorqué puis sorti d’eau. Et comme le montre cette vidéo, les dégâts sont énormes. Le fond de coque paraît avoir été découpé.

Oui V&V s'est contenté de traduire et rapporter exactement ce que Staffan Lagerström disait dans son commentaire sur la vidéo qu'il a posté.
Avec les vagues et la marée qui si j'ai bien compris devait être basse, le bateau s'est échoué dans la passe d'entrée du port et il a tapé certainement de nombreuse fois sur le fond. Aussi bien sur il a du taper dans la jetée. Pourtant sur la vidéo on ne voit pas trop de dommages sur la partie de la coque restante qui est celle qui a du taper la jetée en premier.
Ce qui inquiétant c'est que le bateau est litéralement découpé sur toute sa périphérie au niveau du pli de bouchain de la carène. C'est comme si on avait découpé proprement au lapidaire la coque !!! Pour moi c'est le signe d'une faiblesse structurelle. On ne voit même pas sur les images un meuble ou une cloison de restée dans la coque. Elle est totalement vide. Cela semble signifier que les cloison ne sont même pas stratifiées sur la coque. Sans doute juste collée au SIKA.
Quand je vois le prix auquel sont vendus ces bateaux je reste BABA. Je n'oublie pas une reflexion que m'a fait un chantier sur le port du Crouesty lors des sorties de bateaux récents. Quand on les posent sur le ber ça craque de partout depuis quelques années. Pas étonnant car les poids des bateaux à taille constante ont maigri de 30% alors que les prix de vente augmentait d'autant. Cherchez l'erreur. A force de tirer sur la camelote me disait donc ce vendeur Dufour, on va finir par avoir de gros soucis de sécurité. Et bah ce n'est pas mieux chez Bénéteau. Finalement avec nos bateaux d'anciennes générations on est surement plus en sécurité dans la baston. Gardons les.

Epoustouflant en effet....Ce n'est certes pas une bonne publicité pour Bénéteau.

Mais contrairement à nos constructions des années 70/90 en stratifié monolithique, d'une bonne épaisseur, la plupart des coques d'aujourd'hui sont, je crois, en sandwich (deux peaux fines de stratifié sur une âme en mousse). La résistance à la torsion est sans doute correcte, mais au moindre choc/poinçonnement, tout se casse.

Quant aux emménagements, juste collés, on voit le résultat !!!! Mais lorsqu'il s'agit, pour beaucoup d'utilisateurs d'avoir un bateau uniquement pour prendre l'apéro au port, c'est largement suffisant. D'accord j'exagère un peu

Amitiés

Bonjour,
si l'on tient compte de ce qu'a subi ce bateau, c'est à dire d'abord un choc violent sur le fond dû à des creux de plus de 2.50m puis son retournement pour finir par s'écraser contre la jetée avant de couler dans le chenal, il est probable qu'un autre bateau fabriqué par un autre constructeur ne s'en soit pas mieux sorti.

Oui Bruno c'est impressionnant mais on ne sais pas grand chose sur la puissance, l'amplitude et la durée des chocs.
Un navire de conception plus ancienne aurait il mieux résisté ?
J'ai vu un bateau en acier se faire disloquer contre les rocher par les vagues en quelques heures...

Hors sujet mais ça me rappelle un truc qui m'avait bien fait rigoler:
Là, la première chose que l'on voit sur ce qui reste du bateau, c'est le nom BENETEAU.
J'avais vu en Asie un compte rendu d'accident d'avion, la photo montrait un 727 qui était sorti de la piste et s'était enfoncé dans un marécage ne laissant plus apparaître que le tiers postérieur de l'appareil.
La première chose que les gars avaient fait, c'est de barbouiller la dérive de peinture pour qu'on ne puisse pas identifier le nom de la compagnie, en l'occurence Singapore Airlines que l'on reconnaissait quand même aux couleurs du fuselage mais bon, on évite la mauvaise pub trop voyante.

Toujours hors sujet, mais je rejoins l'avis d'Olof à propos de la "publicité" pour Bénéteau....Les pôvres !!!
Cependant, comme le dit Nautile, il est certain que les conditions amenant ce "naufrage" ont dû être dantesques.

Quant aux bateaux en acier, j'ai le vague souvenir d'avoir entendu parler d'un gros navire en acier, qui avait coulé suite à un choc contre un glaçon.....
Amitiés

Content de ne plus être concerné en tant que propriétaire d'un bateau. J'ai eu à faire des choix et certains savent ce qu'ils ont été.
Dans le cas présent cette vidéo aurait été plus instructive en étant plus descriptive sur les circonstances de l'événement et plus discrète sur la marque du constructeur.
Qu'est-il arrivé à l'équipage ? S'il est sain et sauf et vu l'état de l'épave on peut dire qu'il a eu bien de la chance. La vraie question est: pourquoi ce bateau s'est retrouvé là ce jour là.
Et la morale de cette histoire est dans la réponse qu'on fait à cette question.
Le vrai ennemi du marin c'est la terre et l'addiction de certains à l'ignorer.
On peut résumer la navigation par 2 courbes sur un graphe. La première, la courbe de sécurité et, la seconde, la courbe de confort. Dés que la courbe de confort tend vers zéro, il faut se concentrer sur la courbe de sécurité qui tend vers son maximum plus on est loin des dangers de la côte (valable quel que soit le bateau même si à chaque bateau est affecté un coefficient sécurité propre et différent). L'inconfort n'a jamais cassé le moindre bateau.
Igloo entêté

On peut supposer que l'équipage s'en est sorti sans trop de problème.
Mais quel que soit le bateau la décision de rentrer au port et dans ce port était le mauvais choix. igloo nous l'a souvent rappelé. Au large on est plus en sécurité en cas de baston qu'à la cote.
Les conséquences du choix fait sont terribles. S'agissait-il d'un bateau de proprio ou de loc ? Rien n'est dit à ce sujet. Mais les bateaux avec leur nom sur l'étrave ça sent la loc... peut-être là une piste sur le manque d'expérience de l'équipage ?
Reste que ce qui m'a plus choqué que le reste, c'est une coque qui au dessus du bouchain longitudinal marquant le début des oeuvres mortes semble peu abimée alors que toutes les oeuvres vives et le mobilier ont totalement disparu.
Des bateaux sinistrés suite à des talonnages et/ou à un drossage à la cote j'en ai vu pas mal. Mais généralement les dommages ne sont pas du tout de cet ordre. Voilà pourquoi la conception et la réalisation de ce bateau m'inquièteraient si j'étais propriétaire du même modèle.
On peut contester que les bateaux actuels ne sont pas moins solides que ceux du passé. Mais j'ai comme un sérieux doute.
Après il en faut pour tous les goûts. Le choix de son bateau s'il est adapté au programme de navigation visé ne posera surement jamais de gros problèmes.
Bonnes navigations à tous.