- Là on va être bien pour la nuit, que je leur dis ; On sera pas embêté par le courant, on va pouvoir dormir. Pis les pots sont assez grands pour s’y coller à deux, ça risque d’être sympa !
Et là-dessus, j’appelle ma copine.
- Viens poupoulpe, viens poupoulpe, viens !!! Que j’lui chante en rigolant. On se glisse dans le pot tous les deux en marche arrière, et j’entreprends de la caresser partout, partout, grâce à tous mes bras. La suite de l’histoire aurait pu être torride, mais v’la t’y pas que tout à coup, le pot remonte vers la surface suivit par tous les copains estomaqués ! Le temps d’apercevoir un type en jaune et on se retrouve tous sur le pont d’un bateau à cracher notre encre mais trop tard ! On en fout partout de l’encre !!!! Pis ils nous mettent dans des caisses en plastique vert et on arrive 5 heures plus tard sur un étal d’une poissonnière Andalouse. On est là toute une tripotée, noire comme Jean Gabin dans « la bête humaine », couchées sur de la glace, quand j’entends :
- Si cabaliero ??? Este ? Muy bien. Cinco euros ! Et je me retrouve sous la douche violement trituré dans tous les sens, aie ! aie ! aie ! Elle m’arrache mon os ! Elle me roule sur une machine qui m’épluche, ouille ! ouille ! ouille ! et elle me passe dans une autre et je me retrouve en lamelles dans une petite boite en plastique transparent. Là un gros moustachu paie et m’emmène. Où ? J’sais pas !
Tiens ? Encore un bateau ? Dans l’état où je suis ça m’étonnerait qu’il me rejette à l’eau ! Non ! J’crois plutôt qu’ils vont me bouffer ! Tu parles d’un voyage !!
A travers le plastique de la boite, je vois ce qu’il fait. Il hache finement un oignon blanc du persil et de la coriandre. Après l’avoir épluché, il fait pareil avec un morceau de poivron rouge. Il me balance dans un saladier… Hèèèè !!!! mais il est malade ce type !!!! Ca pique !!! Il vient de me foutre du piment rouge alors que j’ai les chairs à vif !!! Du sel maintenant !!! Et un jus de citron !!! Y d’vait être bourreau dans une autre vie, ce mec, c’est pas possible ! Ouf ! Il me rafraichi avec un coup de blanc ! Ah pis té, de l’huile d’olive… Re-ouf ! Je l’entends qui dit : On verra ce soir. Et il me refout au frigo.
Quand j’en ressors, il fait nuit ! J’en déduits que les carottes sont cuites et que ça va mal se terminer pour moi ! Je sais pas si ma copine est dans le même état que moi ??? On a bien fait de pas avoir d’enfant, Neptune sait ou on les aurait envoyés ?? Vu qu’on avait déjà plus nos parents ni l’un ni l’autre…Ben oui ! Eux y se sont fait harponner par des types engrenouillisés. Tu parles d’une vie !!
Ca y est ! Il a mis la poêle sur le feu ! A fond ! Elle est brûlante !! Y m’jette dedans !!! Aaaaaahhh !!!!! Le salaud !! Aaaaah…….Aaaaah…..
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Pour 2 personnes :
- une seiche (ici chocos) 1 kilo pas nettoyé.
- ½ gros oignon blanc ou une belle échalote, c’est meilleur mais y en a pas ici.
- 1 bonne cuiller à soupe de persil haché moyen.
- la même en coriandre.
- sel pas trop, piment à la demande.
- 2 grosses cuillers de poivron rouge haché très finement et préalablement épluché.
- 20 cl de vin blanc sec.
- 10 cl environ d’huile d’olives.
La seiche taillée en bâtonnets de 1 cm de côté façon frites pommes pont neuf. Cuisson très rapide en remuant dans une poêle très, très chaude 3 à 4 minutes pas plus sinon c’est du pneu.
Allez ! Bisousssss et Bon’app !
Christian à bord de Swadoune.