nautile a écrit: | Igloo a écrit: | Morale: on devrait prendre sa retraite vers ces âges là et travailler plus vieux ! Igloo boomer
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Je rectifierai en disant: "on devrait prendre sa retraite vers ces âges là et se reposer ensuite"
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Que serions nous sans rêves, sans fantasmes? Et si nous réalisions tous nos rêves, la vie serait bien triste, il faudrait en avoir de nouveaux, encore plus difficiles a atteindre et se serait sans fin. Il y a dans les rêves une part d'imaginaire extrêmement importante, et une fois atteints, il y a la réalité qui n'est pas celle qu'on attendait. Ne faut il pas différencier "le Rêve" et "le But"?
le But est réalisable, il est concret, c'est en nous que nous puisons la force de l'atteindre. En fonction des limites de chacun, ce But sera plus ou moins atteignable.
La vie nous joue bien des tours, certains abandonnent, baissent les bras, d'autre se relèvent plus forts.
Pour ma part, mes valeurs ont fait de moi qui je suis, et ces mêmes valeurs m'ont causées bien des déboires, mais j'ai toujours suivi la ligne que je me suis donné. promis a un bel avenir en informatique, il manquait a ma vie trop rangée une sorte de piment, aventure, c'est l'armée qui m'a montrée que je pouvais faire autre chose, j'y appréciais l'esprit de camaraderie, la cohésion, la fraternité, paradoxalement ces valeurs de respect et d'entraides ont été dévoyés par un supérieur qui profitait de cette esprit de camaraderie pour "se faire" des jeunes par la contrainte en autorisant ou pas les permissions, quant est arrivé mon tour, il a perdu quelques dents, et serait passé par la fenêtre de son bureau si les margis de semaines n'étaient pas intervenus. cette cohésion et le respect du protocole entre supérieurs et subalternes m'a valu de me retrouver devant le chef d'état majeur avec les félicitations officieuses, mais un punition officielle, bloqué durant 3 ans a mon grade actuel, ou quitter l'armée, c'est avec regret et une sorte d'incompréhension dans les valeurs que je suis retourné a la vie civile. Mais l'armée m'avait permis de voir ce dont j'avais besoin, une vie d'aventures accessible, et des lors, je n'ai vécu que sans contraintes, sans montre, sans horaires, sans me préoccuper du jour ou de la nuit sans même savoir ce que voulait dire une journée de 24h, en freelance, je travaillais a la demande, et je me rappelle encore les employeurs venir a la maison pour me demander de prendre un camion le soir même pour aller dans les pays de l'Est, avec un salaire qui n'avaient rien a voir avec la convention collectives, je pouvais travailler comme bon me semble sans savoir si demain je serais en Pologne, en Lituanie, à Moscou, je pouvais prendre un car avec des passagers pour faire les capitales d'Europe, travailler derrière un bar, prendre un Beech et décoller de Lann-bihué pour aller partout ou on me proposait un job, embarquer sur un bateau de pèche, ou sur un cargo. je suis content d'avoir eu une vie aussi remplie sans même me préoccuper d'un plan de carrière. je n'ai jamais su ce qu'était un CV, c'est mon travail qui faisait que les uns ou les autres venaient me contacter. l'argent par lui même n'était pas ma préoccupation mais je n'ai pas a me plaindre. Comme quant je partais tous mes frais étaient pris en charge. Du Garden Beach de Golf Juan, au Hilton de Budapest, ou prendre un bon whisky au Harry's bar de Venise, je crois que j'ai fait plus que des rêves, tellement que je ne me souviens plus de tous, il m'est même arrivé de passer les fêtes de noël a l'etranger loin de ma famille pour le boulot (si tant est qu'on puisse le considérer comme ça. )
Le bateau était un loisir, comme le pilotage, mais le véritable luxe du bateau pour moi est de pouvoir m'isoler et me reposer loin de la société où la vitesse et les valeurs ne me correspondent pas du tout. J'aime y etre seul et ma femme, mes enfants ne disent pas notre bateau, mais "ton" bateau. la seule contrainte que ma famille m'ait imposé est d'avoir un bateau a moteur pour ne pas me retrouver a l'autre bout du monde.
En 2011, j'ai eu un accident qui m'a cloué en fauteuil roulant, le neurologue disait que je ne remarcherais jamais, et que même je risquais de mourir, après 8 ans a voir tout le monde prendre soins de moi, je n'en pouvais plus, quant c'est présenté le Papito, c'était mon défi, le ramener seul par la mer, et si le but était de le ramener par la mer en solitaire, ce qui est arrivé est encore plus important, je lui dois de remarcher.
On a quelques fois des rêves, des buts et a l'arrivée, on s'aperçoit que la vie nous a trimbalé au grès des évènements, on part pour une chose, et il en arrive une autre, pour autant, je ne suis pas certain qu'on y perdre. |