Etape n° 1 de Kilada à Syracuse via Palatron Astros.
Pour mémoire voila l'ensemble du trajet.
Et donc l'étape 1 du 10 au 14 mai.
Tout a bien commencé puisque à peine sorti de la baie de Kilada, nous sommes accueillis par un petit vent force 4 / 5 de travers. Que demander de mieux sous un ciel plus que magnifique et une température extérieure proche des 30 degrés ???
Le lendemain donc après notre nuit à Astros, nous avons mis le cap sur l'île de Cythère. Bien que la météo soit un peu moins clémente que la veille, nous avons pour autant profité d'une mer d'huile, mais sans vent, malheureusement. Donc ce fut moteur car le peu de vent (force 1 à grand peine) était en plus en pleine face. Donc pas d'autre choix ni solution que le moteur.
Au revoir Astros....
Néanmoins nous avons pu bien profiter du pilote automatique et des plaisirs de repas bien préparés et bien appréciés, sans oublier l'apéro, bien sûr, obligatoire.
Et puis en fin d'après midi début de soirée nous voyons le détroit de Cythère.
La nuit nous a rejoint juste lorsque nous avons viré de bord pour prendre le cap à l'ouest et vers Syracuse. La traversée nous prendra 4 jours et trois nuits de quart. 382 milles à parcourir !!!
Les trois premiers jours on ne peut absolument rien reprocher aux conditions météo totalement clémentes et plus qu'agréables. Je sens que dans ces conditions, le convoyage va être plus que sympa. Ce n'était les contraintes de temps, on pourrait même penser qu'on fait une croisière estivale.
elle est pas belle la vie ???? La preuve !!!
Bref trois jours comme ça et d'un seul coup le vent semble donner quelques signes de fraichissement. Sur notre parcours, l'avant dernier jour, un vent de force 4 ou 5 vient nous taquiner de travers, gonflant les voiles au maximum et nous faisant avancer allègrement à 7 nœuds. Yes !!!!!
Ah ouaiiiiiiiiiiiiiiiis !! Là ça commence à causer !!!
La fin de journée risque de devenir plus que sympathique. Oui mais....
Oui mais voilà que je découvre la méditerranée et ses multiples caprices. Non content de nous avoir titillé, le vent monte, monte, monte et fraichit cette fois sérieusement pour atteindre une force 7 bien tassée frisant le 8 avec des rafales à 28/30 nœuds. Là, on rigole un peu moins surtout que le ciel est LIM-PI-DE !!! Ben on va en profiter pour voir ce que Kristal a dans le ventre. Et bien une vraie fleur. Non seulement il est souple, il tient super bien le près et le travers, mais en plus il réagit immédiatement à la moindre sollicitation. La réponse de la barre est immédiate et c'est un vrai régal de barrer le bateau dans ces conditions,, sauf que.... sauf que, ce faisant nous dévions de notre cap pour nous éloigner d'une vingtaine de degrés. Autrement dit : ça va pô l'faire !!
Il nous faut impérativement reprendre notre cap pour ne pas perdre de temps, même si la tentation est grande de tirer un très large bord vers le sud pour ensuite remonter vers le nord. Calculs faits... on y perdra plus qu'on y gagnera. Mais surtout les rafales montent de plus en plus et il nous faut (malgré les deux ris déjà pris et le génois aux 2/3) nous résoudre à affaler et changer de cap pour prendre un grand largue. Sympa du coup... non, pas vraiment parce qu'une faute de manœuvre vient gâcher le plaisir car alors que j'étais à la barre j'ai entendu un énorme claquement dans le génois, sans savoir d'où ça pouvait provenir. Le génois faseye grave !! Décision est prise d'enrouler le génois qui nous fait vraiment louvoyer curieusement. Ce sera à voir dès que possible.
Nous mettons alors le foc 1 à poste sur l'étai largable qui remplacera le génois, mais un foc 1 ne remplacera jamais un bon génois. La tentative est donc mauvaise et ne fait que nous ralentir. A grand regret, nous affalons le foc et nous devons nous résoudre à nous contenter du moteur, la mort dans l'âme.
Qu'est-ce qui a pu se passer nom d'un chien !!! Un dernier coucher de soleil....
Bref la nuit se passe doucement, sans aucun autre intérêt qu'un magnifique clair de lune et un ciel parsemé de milliers d'étoiles. On arrive même à parfaitement distinguer la voie lactée et sa trainée laiteuse blanche. une véritable féérie dans une douceur estivale juste excellente.
Je termine mon quart et vais me coucher pour me réveiller vers 6 heures, juste le temps de monter sur le pont et contempler l'arrivée à Syracuse.
Nous arrivons vraiment dans la marina au cœur de la ville qui s'avère superbe.
Même à la nuit tombée, le spectacle est beau.
Mais je ne résiste pas à la joie de vous faire partager un coucher de soleil sur Syracuse...
Beau non ?..... Moi je trouve ça sublime.
Bien, mais que s'est-il passé pendant la nav' ? Le génois qui a claqué un grand coup !! Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil réparatrice après ces 4 jours et 3 nuits de navigation, j'affale le génois. Je dois en avoir le cœur net. Et là.... stupeur !!! La lanière du point de drisse a tout simplement lâché. toutes les coutures en même temps d'un seul coup. Voilà ce que j'ai trouvé une fois le génois en bas.
Je regarde... je constate.... je réfléchis (ouais, ça m'arrive aussi...) et tous comptes faits... je sais que je vais pouvoir réparer. Je vous rappelle. j'ai fait un stage de réparation voilerie en mars, vous vous souvenez ?? Et bien voilà qui va me permettre de mettre ce que j'ai appris en application très concrète. J'avais fort opportunément emmené tout mon kit de réparation voiles. Et pendant que mes équipiers profitaient de la ville, c'est la dure loi du boss, j'ai travaillé toute la matinée sur la réparation. Le résultat ?
et bien voilà...
Avec la satisfaction du travail accompli, nous devons également monter en tête de mat car il semble que le génois n'aie pas seulement fait que se découdre. Nous envoyons dons le plus léger d'entre nous en haut sur une superbe chaise et nous moulinons à deux au winch de 52 pour le faire grimper.
Une drisse avait profité de la confusion pour aller se mettre de travers à l'opposé de là où elle devait être, donc vraiment pas grand chose à remettre en place. Mais pour nous l'occasion d'avoir de superbe photos.
Enfin le soir nous nous sommes réconfortés en allant prendre un excellent repas italien à la terrasse d'un restaurant sur la place del Duomo de Syracuse.
Et voilà.... terminé pour la première étape qui a apporté son lot d'émotion, de questionnements, de joie simple, mais aussi de fatigue et de manque de sommeil avec quand même trois nuits de suite en quarts.
Mais au bilan une superbe étape qui prendra fin le lendemain avec un départ très tôt en direction du détroit de Messine.
Alors pour ce qui concerne la marina de Syracuse.
En premier lieu je note la situation tout à fait exceptionnelle en plein centre de la ville. Franchement, c'est le top. A peine 3 minutes à pied pour se retrouver sur la promenade Foro Vittorio Emmanuelle II et à peine 10 minutes pour rejoindre le centre historique et ses petites ruelles typiques parsemées de restaurants tout aussi divers qu'accueillants. La marina n'est pas très moderne mais propose malgré tout des sanitaires qui, si ils sont un peu réduits et spartiates, n'en sont pas moins suffisants et propres. Pour autant je pense qu'en saison les deux malheureuses douches et les deux malheureux WC doivent être bien insuffisants et pris d'assaut. Il faudra, je pense, faire la queue ou y aller tard dans la soirée. Il n'y a pas de capitainerie comme on la conçoit en France, en revanche il y a un petit bureau avec une personne de permanence qui, bien sûr, ne parle ni français, ni anglais. Mais avec des gestes, un sourire et des images, on arrive à se comprendre.
Le prix de la nuitée (hors saison bien sûr) a été de 33 € qui comprend la place, la prise électrique et la consommation d'eau pour les réservoirs. L'arrivée se fait traditionnellement après avoir contacté la marina sur VHF 9 et un employé vient vous accueillir au ponton pour vous indiquer l'emplacement qu'il vous attribue. Attention cependant, car si ces gens sont serviables, malgré tout l'amarrage qu'il font est très aléatoire. Contrairement à ce que j'ai fait, je conseille fortement que les équipiers, et les équipiers seuls, s'occupent des amarres. L'amarrage se fait bien sûr cul à quai comme dans toute la méditerranée et comme partout, les pendilles sont absolument sales de vase. D'où le nettoyage impératif au moment du départ.
Pour l'avitaillement il y a un super marché genre superette, mais bien achalandée en fruits, légumes et toutes sortes de produits utiles en mer. De surcroît, ils proposent de vous livrer au bateau ce qui est loin d'être négligeable. Le prix des restaurants est correct mais pas excessifs à environs 18 € pour une entrée, un plat de résistance et un dessert le tout accompagné d'un vin local.
Dans mon échelle de valeur j'attribuerais un3,5 sur 5 à la marina de Syracuse. mais encore une fois, attention car en saison les places doivent être comptées. pas sûr qu'il y ait de la place. Il y a un peu de mouillage, mais n'ayant pas pu aller voir je ne sais pas ce qu'il vaut.
La carburant se situe juste à côté du bureau de la marina et possède un terminal pour payer en carte bancaire.
Voilà. si vous avez des questions, n'hésitez pas et ce sera tout pour aujourd'hui, étape n° 1.
Bonne lecture. |